• Retraites : un hold-up programmé

     Un peu d'humour pour illustrer un sujet sensible...

    Vous vous en souvenez sans doute, les précédentes journées de mobilisation sur la réforme des retraites datent des 9 et 11 janvier 2020.  Comme aujourd’hui, et pour les mêmes motifs, l’exaspération de la population ne cessait de s'accroître, alors que l'on apprenait, par ailleurs, que le Conseil d'État, cette institution de la République qui donne son point de vue avant tout projet de loi, avait été saisi par le gouvernement, qui lui avait déféré ce projet, quelques jours auparavant. Ce qui signifiait, pour quiconque a compris le fonctionnement de la République, que le projet de loi en question était déjà tout ficelé, et que les négociations en cours, avec un certain nombre de syndicats, relevaient de la représentation théâtrale… Puis, M. Macron avait annoncé, le lundi 16 mars 2020, que ce « projet emblématique du quinquennat serait suspendu dans le contexte de crise sanitaire aigüe » qui requérait toute son énergie…

    Qu'y a-t-il de nouveau aujourd’hui depuis que le nouveau gouvernement a relancé cette réforme ? Rien ! Nous en sommes au même point.

    En réalité, Monsieur Macron, et son gouvernement poursuivent comme si de rien n'était.

    Il y a actuellement une tentative désespérée lancée par la CFDT et qui veut faire croire aux Français que le seul vrai problème concernerait ce fameux  « âge pivot », fixé à 64 ans et qui pourrait, par un geste du gouvernement, être ramené à 63 ans. Un âge pivot à partir duquel on pourrait partir à la retraite à taux plein. Moyennant quoi, on pourrait quand même partir à la retraite avant 64 ans, mais avec une décote plus ou moins importante.

    Ce fameux « âge pivot » - la seule formule que les médias aient retenue de cette réforme - c'est l'arbre qui cache la forêt.

    Ce dont il s'agit en réalité, c'est d'abord de spolier tous les régimes spéciaux de retraite, SNCF (c’est fait depuis 2018) RATP, EDF, les professions libérales etc. (Il y en a une quarantaine) de leur voler l'argent accumulé dans chacun de leurs régimes particuliersCes systèmes particuliers sont pourtant adaptés au travail dans les secteurs concernés et participent à l’attractivité de professions qui peinent à recruter: va-t-on demander à un « lignard » (EDF) qui aura travaillé par tous les temps, la nuit, le jour sur des lignes à haute-tension, de partir à la retraite à 64 ans ? Ou aux cheminots, ces ouvriers du rail qui travaillent en 3/8, par tous les temps pour entretenir les voies ferrées, de partir à 64 ans ?

    C'est également de créer un régime par points.

    L’inconvénient majeur de ce régime à points, c’est qu’il suffit ensuite que le point soit moins réévalué que l'inflation pour voir les pensions de retraite progressivement réduites puisqu'elles augmenteront moins vite que l'inflation.

    C’est d'ailleurs le cas des retraites complémentaires depuis plusieurs années. Par exemple, avec Ircantec/Agirc.[1] Une ponction de plusieurs milliards d’euros (15 % des cotisations) a été opérée dans les caisses de retraite complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco) en 2010,  au profit de l’Ircantec (fonctionnaires non titulaires et élus locaux).

    Le prétexte ? Le changement de statut de La Poste qui devient une société anonyme (SA) et dont les nouveaux embauchés vont être affiliés, non pas à l’Ircantec, comme leurs aînés, mais à l’Agirc-Arrco.

    Or, par un raisonnement particulièrement spécieux, les administrateurs de l’Ircantec prétendent avoir un droit sur les futurs embauchés de La Poste et réclament, à ce titre, une indemnité de 6 milliards d’euros.

    L’Etat qui s’est engagé, en 2008, à « sécuriser » le régime Ircantec, a exercé une pression forte pour que le principe de cette opération « siphonnage » soit validé dans le cadre du vote de la loi relative à La Poste et aux activités postales. Désormais, reste donc à négocier le montant de la « soulte » dont le paiement devrait être établi sur la base de 50 ans – un demi-siècle ! Outre le fait que l’Etat s’apprête à instaurer une nouvelle usine à gaz au sein du système de la protection sociale français, cette manière de faire « main basse sur nos retraites » au profit du régime de retraite des fonctionnaires non titulaires et des élus locaux est amorale et inacceptable pour au moins trois grandes raisons :

    - au cours des dix dernières années, l’Ircantec a bénéficié de nombreux nouveaux cotisants (+ 643 000) sans partager les surplus de recettes que cette situation lui apportait. Pourquoi, au moindre accroc, les autres régimes, déjà exsangues financièrement, devraient-ils lui porter assistance ?

    - l’Ircantec est un régime spécial et entend préserver coûte que coûte son indépendance vis-à-vis des régimes de droit commun, elle doit donc assumer ce choix ;

    - le régime Ircantec offre un rendement près de deux fois supérieur à celui de l’Agirc-Arrco pour des cotisations inférieures de 41 %. Il est alors vraiment inique, dans ces conditions, de ponctionner des régimes plus « pauvres » pour garantir les intérêts d’un régime plus « riche ».

    L’Etat, les syndicats et les sénateurs ont cautionné le Hold-up de l’Ircantec sur l’Agirc-Arrco qui constitue un véritable ballon d’oxygène pour l’Etat-employeur, financé par les salariés du privé.

    Il se trouve que les sénateurs n’avaient pas intérêt à mécontenter les élus locaux : les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par les élus locaux qui, en tant que tels, sont tous affiliés à l’Ircantec. 

    Les salariés du secteur privés sont peu représentés et, de ce fait, peu défendus.

    Enfin, le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) a démenti la nécessité de réformer les retraites en arguant de l’arrivée, depuis quelques années, des «boomers » et affirme que ce léger déséquilibre (5 à 10 milliards d’euros) devrait être résorbé dès 2028… Et, un retour à l’équilibre en 2030 puisqu’il y aura une diminution notable du nombre de retraités.

    Avec cette réforme, il s'agit avant tout de diminuer le pouvoir d'achat de dizaines de millions de retraités. Il s'agit de favoriser les plus chanceux d’entre eux, qui d'ailleurs cotiseraient moins pour que les plus riches des Français puissent avoir des retraites complémentaires par capitalisation.

    Au-delà de l’exemple particulier de l’Ircantec, Il s'agit, ni plus ni moins,  de remettre en cause l'architecture des retraites par répartition que la France plébiscite depuis la fin de la 2nde Guerre mondiale.

    Un article du journal britannique The Guardian (journal de gauche) paru à la mi-décembre 2019, expliquait à ses lecteurs que « les Français avaient bien raison de se mobiliser contre cette réforme des retraites, puisque le régime des retraites en France est quasiment l'un des meilleurs du monde actuellement ».

    Les retraités français, tous régime confondu, sont globalement parmi les mieux rémunérés de tous les retraités du monde. Ils ont aussi une meilleure espérance de vie.

    Dès lors, n’aurait-il pas été plus pertinent, plus urgent, d’inscrire dans la Constitution française, le principe d’intangibilité de la retraite par répartition ? C’est une question qui n’a pas effleuré un instant les esprits des groupes d’opposition parlementaires pour lesquels la pérennisation de la solidarité entre les Français est moins fondamentale que l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution…

    Il faut bien comprendre qu'introduire la retraite par capitalisation, même de façon optionnelle, en profitant d'une volonté persistante de diminuer les retraites par répartition pour que les gens gagnent de moins en moins d'argent, cela revient à mettre le doigt dans un engrenage funeste :  l'engrenage vers la pauvreté croissante des anciens. On le voit d'ailleurs dans tous les pays ultralibéraux, c'est condamner les retraités à devoir enchainer les petits boulots jusqu'à 70 ans, 75 ans, 80 ans peut-être.

    Choisir les retraites par capitalisation, c'est mettre le doigt dans l'engrenage de voir jouer sa retraite à la bourse, notamment les fonds de pension, les fonds d’investissement,  mettent le produit des cotisations dans des placements à risque, en particulier des actions. Souvenez-vous, après la crise financière de 2008, de ces retraités Anglais et Américains qui avaient perdu une partie de leur retraite à cause de placements hasardeux de leurs cotisations et qui ont dû retrouver un petit boulot pour survivre à plus de 70 ans voire de 80 ans pour certains…

    En réalité, c'est l'ensemble du projet de loi qui doit être rejeté par les parlementaires.

    Contrairement à ce qui doit exister dans une démocratie digne de ce nom, M. Macron n’est pas à l’Elysée pour défendre l’intérêt général, celui de la population française, non, il est là pour obéir à l’oligarchie qui l’a fait élire à la présidence de la République par une manipulation médiatico-politique sans équivalent avant 2017.

    Non! Les Français ne veulent pas de cette réforme des retraites injuste. A cet égard, l’excellent diagnostic, en 6 points, de l’Association Sauvegarde des retraites [1] mérite d’être cité :

    1.      le renoncement à la vraie réforme structurelle promise par Emmanuel Macron en 2017 conduit au maintien en son état antérieur d’un " système " de retraite juxtaposant en réalité des systèmes de retraite extrêmement différents les uns des autres, non seulement par leur mode de fonctionnement, mais aussi par leur nature (les régimes du secteur privé répondent à une logique d’assurance sociale, tandis que ceux du secteur public sont financés par l’impôt et servent à leurs bénéficiaires ce qui s’apparente à des traitements à vie).

    2.      Aucun allègement n’est apporté à l’ensemble archaïque, touffu et incohérent formé par cette juxtaposition de régimes enchevêtrés, qui est de plus en plus opaque et incompréhensible des experts eux-mêmes. Cette complexité a pour conséquence de nombreuses erreurs dans la gestion des dossiers par les caisses.

    3.      A cause de cette même complexité, il est très difficile en pratique pour les affiliés aux régimes du privé de connaître leurs droits – à commencer par le rapport entre la contribution dont ils s’acquittent et le montant de la pension qu’ils percevront. Autre conséquence, les régimes du privé (en particulier la CNAV, mais aussi l’Agirc-Arrco, dans une moindre mesure) commettent de nombreuses erreurs dans la gestion des dossiers.

    4.      La réforme pérennise les régimes spéciaux de la fonction publique, qui sont en eux-mêmes archaïques et structurellement déficitaires. Il est impossible de chiffrer exactement l’importance de leur déficit, qu’un collectif de hauts-fonctionnaire a récemment évalué à une trentaine de milliards d’euros par an – ce qui paraît être un minimum.

    5.      Le gouvernement présente abusivement comme des « progrès » ce qui n’en est pas, comme la correction de « l’effet des carrières hachées », dont pâtissent notamment les femmes qui ont interrompu leur activité pour élever leurs enfants. Elles subissent une double peine en raison de la décote appliquée sur leur pension. Aucun assouplissement sérieux n’est prévu à cet égard.

     

    6.      La prise en compte accentuée de la pénibilité est également présentée comme un « progrès ». Séduisante en théorie, cette notion de « pénibilité » consiste en réalité à monter des usines à gaz ingérables et à ouvrir la boîte de Pandore de nouveaux reports de charges non financés. En l’espèce, elle servira surtout à compenser le report d’âge, pour de nombreux fonctionnaires désireux d’intégrer la fameuse catégorie dite « active » – qui permet actuellement à près d’un million d’agents publics de partir à la retraite dès 52 ou 57 ans.

    Le projet d'Elisabeth Borne consacre, en réalité, un statu quo et conserve une gestion des systèmes de retraite obsolète – notamment avec le maintien des régimes spéciaux des fonctionnaires, structurellement déficitaires. » 

    En résumé, une réforme injuste qui va appauvrir une majorité de Français. Une réforme qui n'a aucune légitimité financière. Il est étonnant qu’aucun parlementaire, aucune personnalité politique, n’évoque le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) créé par L. Jospin (1er ministre de J. Chirac), au tournant du siècle.

    Rappelons ce qu’est la mission du FFR : « Le FRR a pour mission, au nom de la collectivité, d’investir et d’optimiser le rendement des sommes que lui confient les pouvoirs publics en vue de participer au financement des retraites ».

    Une structure qui faisait l’unanimité dans le monde politique justifiée par l’exemple des pays qui l’avait déjà mise en œuvre : Japon, Suède, Norvège, Espagne….

    Pour assurer l’équilibre du système par répartition, le FRR introduisait un quatrième levier (en plus de la durée de cotisation, du taux de cotisation et du taux de remplacement, qui définit le montant de la pension par rapport au salaire de référence) pour permettre à la génération du papy-boom de créer elle-même des réserves pour ne pas reporter l’intégralité de la surcharge sur les jeunes générations.

    En l’occurrence, le FRR ne devait pas être utilisé avant 2020[2]. Un louable projet, que l’on peut qualifier de responsable pour cimenter la solidarité entre les générations grâce à un travail d’anticipation, qui faisait l’unanimité.

    L’objectif initial était de le doter progressivement de 300 milliards d’euros en lui réservant une partie du produit des privatisations et autres cessions de participations de l’Etat. Il était également prévu qu’une part (2%) des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et des placements vienne l’abonder (1,5 milliard d’euros en 2009). A charge pour la Caisse des dépôts, où le FRR est logé, de gérer les sommes ainsi déposées.

    Mais la prévoyance n’est pas le fort des gouvernements habitués à gérer sans vision à long terme. Et les projections économiques sont une gymnastique aléatoire quand il s’agit d’anticiper les effets de bulles spéculatives. En juin 2007, le FRR détenait 17 milliards d’euros. Six mois plus tard, à la suite de l’emballement de la Bourse, ses actifs se montaient à 35 milliards … avant de dégringoler à 25 milliards en décembre 2008 sous l’effet de la crise.

    Fin juin 2010, faute de nouvelles contributions publiques (hormis la ponction sur le prélèvement des revenus et des placements) et à cause des performances boursières médiocres, le montant des actifs revenait à 33 milliards d’euros.                                             

    En 2021, le FRR[3] affiche un montant de ses actifs pour 26 milliards d’euros… 

    Ne rêvons plus sur les 300 milliards de l’hypothèse Jospin. Un rêve démesuré, à l’échelle des impondérables boursiers de l’époque, qui illustre bien les risques inhérents à ce type de placements déjà évoqués.  

    Toutefois, le « think tank » Terra Nova (proche du PS) en s’appuyant sur une étude du FRR validée par le Conseil d’orientation des retraites, observe que le FRR aurait pu être doté de 65 milliards d’euros à l’horizon 2020 et assurer environ 15% des besoins de financement de retraite. Ce qui n’aurait pas été négligeable.

    C’est sous le gouvernement de François Fillon, et de son ministre du Travail, Éric Woerth, que le projet a dégénéré : la solution de facilité a consisté à faire main basse sur la cagnotte au lieu de la laisser fructifier encore dix ans sans y toucher.

    Un dévoiement au principe même du fonds : au lieu d’utiliser les dividendes d’un portefeuille pour amortir les effets d’un choc démographique, la réforme va déboucher sur l’utilisation du capital de ce fonds avant que ce choc ne se manifeste. D’autant que les réserves qui auront été asséchées ne pourront plus être reconstituées.

    Ce fut un premier pas vers le recul de la retraite par répartition. Le siphonage du FRR a dépouillé le régime par répartition de tout amortisseur pour la période à laquelle il aurait été le plus nécessaire

    Ils ont vidé les caisses et, aujourd’hui, personne ne leur demande de compte… Il faut quand même se rappeler les « péripéties » judiciaires respectives de ces deux personnages,  en termes de gestion et d’utilisation d’argent public…

    S’agissant du financement des retraites, quelques solutions : augmenter les cotisations patronales et taxer les revenus du capital serait une solution car ce sont toujours les revenus du travail qui sont de plus en plus taxés et ceux du capital qui le sont de moins en moins… Une politique de relance de la natalité est aussi une solution à plus long terme. Quant à la réindustrialisation, elle demande une vraie planification de projets pour relancer l’emploi et donc les cotisants.

    Une confidence de François Mitterrand à la fin de son mandat, qui avait dit, en parlant de l’oligarchie financière mondiale : « Vous verrez, ils en voudront toujours plus. Et, ils s’attaqueront au régime des retraites par répartition. Vous vous battrez dos au mur. »

    Aujourd’hui, nous sommes « dos au mur », tous mobilisés contre cette réforme. 

    Ce qui est en jeu, c’est l’avenir même de la société française, l’avenir des actifs, des retraités et des jeunes.

    Ce qui est en jeu, c’est la destruction du modèle social français qui permettra d’apporter sur un plateau en or massif encore plus d’argent à des fonds d’investissement étrangers, pour le plus grand profit de l’oligarchie financière, la même que celle qui a mis la main à la fois sur les processus électoraux et sur une grande partie des médias français.

    Rappelez-vous, le 6 janvier 2020, les Cheminots avaient investi les locaux de BlackRock, ce fonds d’investissement américain, qui est en embuscade derrière cette réforme. L’élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur de Jean-François Cirelli, président de BlackRock France, qui a dispensé ses bons conseils à M. Macron, a fait scandale.

    Larry Fink, le président américain de BlackRock International a été également reçu en grande pompe à l’Elysée afin de donner des conseils à M. Macron pour aller vers des retraites par capitalisation…

    Nous ne devons pas laisser le gang des « liquidateurs » détruire ce qui fait l’essence même de la France, c’est-à-dire sa capacité à développer une solidarité intergénérationnelle et sa capacité à faire prévaloir la solidarité nationale sur la soif inextinguible de cette « caste » financière.

     

    Pourquoi M. Macron ne reculera pas et ne renoncera pas à cette réforme ?

    Parce qu’il n’est plus maître de ses décisions ni de ses idées de réformes : à l’origine il y a les Grandes Orientations de Politiques Economiques (GOPE)fixées par l’Union Européenne, l’influence des lobbies très actifs à Bruxelles, dont BlackRock qui s’intéresse de près à la mutation annoncée de notre système de retraite, qui gère des milliers de milliards de dollars de pensions et qui rêve de mettre la main sur le magot des retraites françaises.

    M. Macron est sous la pression de la Commission européenne qui sous-tend, en contrepartie de cette réforme,  l’obtention pour la France du fonds européen de relance économique qui ne représente que 45% de la contribution réelle de la France au budget de l’Europe,  dans une sorte de jeu de dupe extraordinaire, qui contribue à nous ruiner. C’est pour cela d’ailleurs, que les Anglais ont choisi de fuir…

    On nous fait savoir que les quelques dizaines de milliards qu’on va recevoir et qui ne sont que la moitié de ce qu’on va donner pour abonder le budget de l’U.E., ne seront accordés qu’à la condition expresse que M. Macron fasse ces réformes qui figuraient déjà dans les GOPE 2019 (les réformes de l’assurance chômage et des retraites) , mais ajournées en raison de la crise sanitaire.

    La France est sous le joug de l’Union européenne, M. Macron ne s’appartient plus, il doit obéir aux injonctions qui lui sont faites sur tous les sujets puisque nous avons cédé, morceaux par morceaux, notre souveraineté à l’U.E. et, la rançon de cet asservissement, sera de faire toutes les réformes imposées par la Commission qui sont, si je devais les résumer en trois mots : la libéralisation de tous les services publics (actée par MM. Chirac et Jospin, les 16 et 17 mars 2002 au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenu à Barcelone, 15 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle… Nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement (dans un autre dossier) sur ce point que personne (parlementaires, responsables politiques, syndicalistes, médias) n’a voulu évoquer pendant la campagne électorale qui a suivi, et qui a vidé ces élections présidentielles (et toutes celles qui ont suivi) de leur substance : aucun électeur n’avait voté pour ce programme caché, mais tous les candidats étaient informés…

    Les syndicats sont parfaitement au courant des réformes, bien en amont des annonces qui sont faites ultérieurement : A réception des GOPE par le chef de l’Etat, un PNR (Plan National de Réformes) est rédigé par le Gouvernement et transmis aux « parties prenantes » (syndicats, CESE…) qui ont 15 jours pour faire connaître leurs observations (ce qui est très court). Le PNR est renvoyé à la Commission européenne où il est étudié voire amendé… Puis rendu public en France et sur le site de l’U.E. Mais , comme personne n’en parle, ni les syndicats, ni les politiques, ni les parlementaires, le public n’en a pas connaissance. Ainsi, ce sont les médias « subventionnés » qui reprennent le « narratif » mis au point par McKinsey pour expliquer au « petit peuple » que ces réformes sont incontournables, inévitables pour nous sauver

    Les Français ne sont pas idiots, ils se souviendront que M. Macron a endetté la France de 500 milliards d’euros pendant le confinement forcé et qu’il a annoncé au lendemain de cette réforme des retraites, un plan de 413 milliards d’euros pour renforcer l’armée française. Habituellement, par simple bon sens, le financement de l’armée fait l’objet d’un plan pluriannuel, pas sur un an ! Vous avez donc, d’un côté, Bruno Lemaire, qui dit sur une radio, que la France est à l’euro près, de l’autre M. Macron qui annonce une dépense à venir de 413 milliards… Et la nécessité d’une réforme des retraites pour nous éviter un naufrage

    Si nous n’agissons pas, nous allons vers un naufrage programmé, précédé d’un hold-up de nos cotisations de retraite…

     


    [1] Pierre-Edouard du Cray – Etudes et Analyse – Sauvegarde des retraites

    [1] https://www.sauvegarde-retraites.org/

    [2] Slate 2010 – Gilles Bridier

     

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  • Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ici, l'analyse de : Marc Schneider, spécialiste en Risk Management d'entreprise, tant elle est brillante et instructive...

    Bonne lecture.

    La triple servitude de l'Europe

    En 1919, dans La crise de l’esprit, l’immense Paul Valéry nous posait une question prémonitoire :

    « L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire : un petit cap du continent asiatique, ou bien l’Europe restera-t-elle ce qu’elle paraît, c’est-à-dire : la partie précieuse de l’univers terrestre, la perle de la sphère, le cerveau d’un vaste corps ? »

    Depuis, tous nos responsables politiques (ou presque) se sont évertués à occulter la question.

    Comme si l’Europe pouvait être, de toute éternité, une grande puissance… malgré tous ses manquements, toutes ses faiblesses et la montée de nouveaux empires.

    Or le problème, quand on cache les problèmes sous le tapis, c’est qu’ils ont tendance à grossir en silence. Jusqu’au jour où le tapis ne suffit plus à cacher la misère.

    Si je vous dis ça, c’est parce que ce jour est arrivé.

    L’Europe se délite sous nos yeux, s’appauvrit, et doit d’elle-même s’inféoder aux puissances sans lesquelles elle ne pourra survivre

    La Fontaine et le gaz russe

    Bien sûr, vous connaissez La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf. C’est une des fables les plus connues de La Fontaine.
    Je ne vous remets pas tout le texte ici… Mais rapidement, c’est l’histoire d’une grenouille qui, apercevant un bœuf, l’envie soudain pour sa grande taille. Alors elle enfle, gonfle et s’étend… Jusqu’à en exploser.

    La morale bien sûr, c’est qu’on court un grand risque à se surestimer, qu’imiter les autres est rarement une bonne idée, et qu’un peu d’humilité ne fait jamais de mal.

    Bon. Mais qu’est-ce que ça vient faire dans une lettre sur la chute de l’Europe ?

    C’est simple : comme le bœuf américain, la grenouille européenne a voulu donner des leçons de morale à la Russie en sanctionnant par l’embargo son assaut sur l’Ukraine.

    Mais, contrairement aux USA, le gaz russe nous est indispensable… 

    Et bien sûr, nous n’avons pas « mis la Russie à genoux » comme le souhaitait notre grand-guignolesque ministre Bruno Le Maire.
    Il suffit de voir l’évolution de la paire rouble vs euro pour comprendre ce qui est en train d’arriver :   

    * Sur les 12 derniers mois, soit bien avant les sanctions, l’euro a perdu 30% face au rouble.

    Car, pendant que nous nous débattons pour éviter de passer l’hiver dans le noir, les Russes gagnent gros avec leur pétrole et leur gaz. Avec l’embargo, nous avons participé à la hausse délirante des prix… et maintenant, nous payons la Russie plus cher pour moins de gaz.

    Difficile de ne pas se sentir humilié…
    Et ce n’est pas tout.
    L’Europe, qui donne aussi des leçons de morale au monde entier en matière d’écologie – mais qui est incapable de mener une politique nucléaire courageuse – est obligé de rouvrir… ses centrales à charbon.

    Bien sûr, que les USA vont nous « aider » à réduire notre dépendance au gaz russe… L’Europe a signé des contrats pour recevoir du GNL Américain jusqu’en 2030 minimum.

    Remarquez bien le choix des termes : comme s’il s’agissait d’un amical coup de main, et pas d’un joli coup commercial pour exporter ses excédents de GNL à un moment où les prix crèvent le plafond.
    Il ne manquerait plus qu’ils nous fassent une ristourne pour que la gratitude nous arrache quelques larmes…
    Autant vous dire qu’il n’est plus question de renâcler quand on parle d’OTAN ou de se désolidariser des positions américaines.

    Attendez, ce n’est pas fini : les Russes nous tiennent aujourd’hui.  Avec les Américains, ce sera jusqu’en 2030. Mais comme si on aimait ça, nos dirigeants européens se sont trouvé un troisième maître, pour encore plus tard…

    Et demain, les Chinois…

    Vous le savez, l’UE communique beaucoup sur la transition énergétique…
    Et croyez-moi bien, je suis le premier conscient que ça chauffe pour nos écosystèmes.
    Le problème, c’est que les "dignitaires" européens veulent mettre de l’éolien partout alors que de l’aveu même de l’Agence Internationale de l’Énergie, c’est absolument dérisoire et idéologique.

    Même le solaire, autre cheval de bataille européen, ne les convainc pas…

    À l’inverse, l’IAE préconise le nucléaire, que l’UE refuse toujours de remettre sur sa liste des énergies pour la transition. Absurde – mais bien sûr, il y a des enjeux économiques énormes et des jeux d’influence qui expliquent ce choix.

    Toujours est-il que notre nouveau mix énergétique va faire la part belle à l’éolien et au solaire, donc…
    Et bonne nouvelle, du soleil et du vent, on en a.
    En revanche… parce que oui, si c’était aussi simple ça ne serait pas européen…

    Pour réussir la transition, on a besoin de 7 métaux de base :

    • Aluminium
    • Cobalt
    • Cuivre
    • Lithium
    • Nickel
    • Argent
    • Zinc

    Et là pas de bol, on n’en produit aucun en Europe.
    Les plus gros producteurs sont la Chine, l’Australie, le Brésil, le Congo, la Russie, le Chili, le Mexique…

    Nous avons aussi un gros besoin en terres rares, produites à 71% par la Chine (les USA et l’Australie complètent le podium).
    Selon une étude de l’Université de Louvain, avec notre mix énergétique cible, on aurait besoin d’importer beaucoup, beaucoup plus de matières premières que ce qu’on importe actuellement :

    • 35x plus de lithium
    • 26x plus de terres rares
    • 3x plus de cobalt
    • 2x plus de nickel
    • ...

    Et en plus de ces quantités astronomiques, il faudra passer par la Chine pour le raffinage du cuivre (40% du marché mondial), du lithium (70%) et des terres rares (90%).

    Attendez, je n’ai pas fini : nous ne dépendrons pas de la Chine uniquement pour les livraisons et le raffinage des minerais… la technologie aussi est entre leurs mains.

    70% des panneaux solaires, 50% des éoliennes et 90% des batteries au lithium sont produits en Chine, avec des capacités de production uniques au monde et bien entendu des brevets sur certains pans stratégiques de l’activité.

    Et arrêtons de nous croire dans un Disney pour adultes : ni les Russes, ni les Chinois ni même les Américains ne sont nos amis.
    Quand arrêterons-nous de nous tirer des balles dans le pied ? 

    Après un long feuilleton, l’UE a fini par trancher. Le nucléaire n’est pas une énergie verte (mais le gaz oui…).

    Ainsi, il n’y aura pas d’incitations économiques européennes à ouvrir de nouvelles centrales. Donc il y aura peut-être moins de centrales à cause de l’UE… et nos servitudes ne diminueront pas.

    Dans le même temps, 70% des Allemands sont désormais pro-nucléaire.
    Vous savez, les Allemands, ce peuple capable de glorifier les déplacements en vélo tout en se chauffant au charbon parce que le nucléaire, « c’est dangereux »…

    C’est quand même le signe de quelque chose : la fin des ornières et de l’hypocrisie à l’échelle du peuple. Mais pas encore à celle des dirigeants.

    Il faut tenir bon et espérer que l’on se ressaisisse. Sinon, la réponse à la question de Paul Valéry dont je vous parlais plus haut sera « vite répondue », comme dirait l’autre…

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    2 commentaires
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    Par Daniel ANDRE

    * Libanisation : fragmentation économique, sociale, culturelle, politique...

    La France et les Français sont victimes d'un piège qui se referme sur eux. Tous nos Présidents depuis Mitterrand, Chirac et, notamment les trois derniers Sarkozy,  Hollande et Macron ont contribué à construire et à refermer ce piège qui nous étouffe. Il sera malheureusement très difficile d'en sortir.

    Où en sommes-nous ? L'État est actuellement incapable de remplir ses fonctions régaliennes. Plus rien ne va : la santé, la sécurité, la justice, l'éducation nationale, l'agriculture, l'industrie, les finances et l'endettement……

    Cette situation catastrophique s'explique aisément :

    -          Premièrement : il n'y a  plus de pilote dans l'avion. La politique du en-même temps, c’est-à-dire de tout et son contraire, ne donne aucune perspective sur les actions indispensables à entreprendre. Macron n'a pas une vision historique de notre société. Il gère les problèmes à court terme et n'affronte pas courageusement nos difficultés. Il reste enfermé dans un européisme béat basé sur un couple franco-allemand idéalisé dont l'Allemagne ne veut pas ! Avec lui, la voie de la France ne s'entend plus. Elle est perdue dans un atlantisme aligné sur les ordres de l'OTAN au seul bénéfice des USA et de l'Allemagne.

    -          Deuxièmement : La France est asphyxiée par ses déficits et ses dettes. Macron a inventé le "quoi qu'il en coûte" pour financer la crise du COVID. Le problème n'était pas tant la contagiosité du COVID mais plutôt la surcharge  de nos hôpitaux qui ne savaient pas traiter l'afflux des patients. Le non-contrôle de nos frontières, un confinement dur, et la fermeture des commerces non-essentiels nous a coûté très cher sans démontrer une grande efficacité. La Suède sans aucun confinement s'en est mieux tirée.

    Macron, c'est les chèques ceci ou les chèques cela qui ne règlent rien. 

    C'est la gabegie dans les dépenses de l'état et les dépenses sociales. Le budget de l'état 2023 prévoit 314 milliards de recettes fiscales et un déficit 158 milliards.

    Aucune  entreprise ou particulier ne pourrait vivre en dépensant  50 % de plus que ce qu'il gagne.

    L'état doit réduire drastiquement son train de vie et assurer ses missions régaliennes.

    Il va falloir réformer très profondément nos administrations et sabrer dans les dépenses des missions non- prioritaires.

    Nous sommes condamnés à  faire des économies !

    Résultat : Sous Macron premier l'endettement de la France a augmenté de 600 milliards. Sarkozy, durant son quinquennat a lui aussi atteint les 600 milliards. Hollande a pour sa part augmenté modestement l'endettement de la France de 341 milliards. Notre  dette publique est, au premier trimestre 2022, de 2901 milliards soit 112,5 % du PIB. Selon les critères de Maastricht, nous n'aurions pas dû dépasser les 60 %.

    Le remboursement de cette dette faramineuse va peser sur notre compétitivité et nos budgets futurs ainsi que sur les jeunes générations. 

    D'autant plus que notre dette contient une bombe à retardement : les emprunts indexés sur l'inflation. Sous Macron nous avons augmenté ce type d'emprunts de 60 milliards pour passer à 267 milliards. Le retour de l'inflation va nous coûter chaque année environ 10 milliards d'intérêts supplémentaires.

    -          Troisièmement : Nos Présidents ont abandonné leurs pouvoirs.  Ils les ont cédés au profit de Bruxelles, des juges et des lobbies, notamment écologistes. Une écologie responsable est indispensable mais nous subissons une écologie radicale, absurde, qui a conduit la France et l'Europe (Haut-lieu du lobbying) à se fixer des objectifs  inatteignables pour 2030 et 2050.

    En ce qui concerne la France : Nos gouvernements sont incapables de faire des prévisions à six mois mais, pour soit disant sauver la planète et atteindre une neutralité carbone irréaliste, ils prennent des décisions qui n'ont pour seul effet que de tuer notre industrie, notre indépendance, notre paix sociale et affaiblir encore davantage la France.  

    En termes d'émission de CO2, la France est particulièrement exemplaire. Elle ne représente que 1 % des émissions mondiales de CO2. Si nous décidions de mourir tous brutalement afin de ne plus rien émettre, cela ne changerait pas le sort de la planète !

    Je voudrais citer quelques exemples suicidaires emblématiques : 

    - L'abandon dès 2035 des motorisations thermiques :

      Le Parlement européen, toujours très clairvoyant, a voté, mercredi 8 juin 2022, l'arrêt en 2035 des ventes des véhicules à moteur thermiques  (essence, diésel et hybrides).

     L'Allemagne et la France étaient leaders dans les moteurs thermiques. Nous avons cessé tous les développements et investissements en cours  alors que les petites voitures diésel économiques consommant 2 l aux 100 km étaient à portée de mains. Nous avons commencé à fermer nos usines et nous allons mettre au chômage des dizaines de milliers de personnes.

      Nous ouvrons en grand la porte aux voitures électriques chinoises. La Chine n'a pas à supporter la charge financière des fermetures d'usines anciennes. Il est beaucoup plus simple de développer une voiture électrique et la Chine avec la maitrise de la fabrication des batteries et du traitement des minerais nécessaires (Lithium, nickel, cobalt, terres rares, cuivre) va nous inonder de ses modèles.

    Avec la crise de l'énergie, nous mesurons le coût et les inconvénients qu'entraine une dépendance  de l'étranger. Nous nous jetons cependant allègrement dans la gueule de la Chine.

     Notons qu'une voiture électrique coûte environ 50 % plus cher qu'un modèle thermique équivalent.

     Nous allons passer d'une dépendance maitrisable aux énergies fossiles à une dépendance aux  minerais qui nous échappe complètement. Notre balance commerciale déjà trop déficitaire va empirer.

     Résultat : La France et les Français vont s'appauvrir dramatiquement. Seul un gouvernement patriote  déterminé pourra nous sortir  de ce guêpier. De profondes réformes seront nécessaires et il nous faudra dix ans (au mieux) pour effacer trente ans d'irresponsabilité.

     - Le sabotage de notre industrie nucléaire :

    Je ne reviendrai pas sur la gabegie de la fermeture par Macron des deux réacteurs de Fessenheim  qui, après 600 millions d'investissement pour être mis aux standards post-Fukushima, venaient  d'être déclarés aptes par l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) à fonctionner dix ans de plus.

    Cette décision a été prise uniquement pour faire plaisir aux écologistes et pour s'assurer de leur  soutien politique. C'était également pour obéir aux pressions des autorités allemandes qui, après le  sabordage de leur industrie nucléaire, craignaient de voir la nôtre prospérer et donner à la France un avantage compétitif.

            Je souhaite revenir sur le scandale et les mensonges des autorités allemandes et françaises qui nous ont trompés sur la ré-industrialisation du site de Fessenheim.

    Une société mixte Franco-Allemande, NovaRhena, avait été créée avec un capital d’un million  d'euros pour réindustrialiser le site et préserver l'emploi. Cette société n'a rien fait de concret et, après avoir dépensé un demi-million d'euros en 1 an, elle vient d'être mise en dissolution. On se moque vraiment du peuple !

    Je souhaite aussi revenir sur l'attitude de notre Président, Macron, qui en 2018, au début de son mandat, nous donnait son calendrier de fermeture de 14 réacteurs  d'ici  2035.

    Au lieu d'assumer sa calamiteuse responsabilité, il essaie aujourd'hui de la transférer à l'ex-PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy qui vient d'être remplacé. Jean Bernard Lévy n'a fait qu'appliquer les  ordres du gouvernement en s'organisant pour exécuter le programme des fermetures décidées par Macron. Bien entendu, aucun investissement n'a été fait pour entretenir et prolonger la durée de vie de notre parc actuel !

    Plus grave encore, Macron, coutumier des volte-face, vient de décider qu'il fallait tout changer et construire de toute urgence des EPR2. Il s'étonne qu'après avoir construit notre dernier réacteur en  2002,  nous ayons perdu, en 20 ans,  les compétences  d'engineering et de construction nécessaires à un tel programme. C'est toute une nouvelle génération d'ingénieurs et de techniciens à former !

    Cerise sur le gâteau, le 30 août 2019 Macron décrète que nous abandonnons les recherches sur les  réacteurs de 4éme génération, dits à neutrons rapides.

    Encore une décision catastrophique de plus     

    Fort de l'expérience française avec les réacteurs Rhapsodie, Phénix et Superphénix, Jacques Chirac lance en 2006 deux projets de réacteurs de 4ème génération : un réacteur dans la lignée de Super Phenix : Astrid, réacteur refroidi au sodium, et ALLEGRO un nouveau prototype de réacteur à haute température.

    L'objectif de Phénix était de démarrer en 2016 la construction d'un prototype de 600 MW pour une  mise en service vers 2020 puis de commencer l'exploitation commerciale d'un modèle comparable  vers 2040.

    Fort beau programme ! Sauf que Chirac le premier puis tous ses successeurs ont réduit les crédits consacrés à ces recherches. Macron en 2019 les enterre définitivement malgré les 100 à 200 ingénieurs du CEA qui travaillaient encore sur ces projets.

     L'EPR2 est l'aboutissement des réacteurs de 3ème génération.

     Les réacteurs à neutrons rapides  dits de 4ème génération sont d'une technologie complétement différente. Ils présentent des avantages incomparables : La France a suffisamment de stock d'uranium appauvri et de plutonium pour faire fonctionner une filière nucléaire indépendante pendant plus de 2000 ans. Autre avantage : ces réacteurs consommeront nos déchets nucléaires de forte radioactivité actuels pour produire de l'énergie. Cela réduira leur quantité de plus de 95% et leur durée de vie sera ramenée à 300 ans. Ce sera une économie considérable sur le coût et les difficultés de conservation par enfouissement.

    - Création des zones à faibles émissions (ZFE) :

     La loi climat et résilience adoptée en 2021 prévoit  la création de 45 ZFE dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants, c’est-à-dire autour de la plupart des grandes villes françaises.

     Dans ces ZFE on interdira progressivement la circulation des véhicules jugés les plus polluants pour finalement bannir dès 2025 les diesels d'avant 2011 et les essences d'avant 2006.

    Certaines villes pourront prendre des dispositions particulières : Par exemple, la métropole de Lyon  prévoit  d'interdire dès 2026 les essences d'avant 2011 et tous les diésels.

    Dans le Grand Paris, le calendrier est plus resserré encore puisque les Crit'air 3 seront bannis dès le 1er juillet 2022 et les Crit'air 2 au 1er janvier 2024 tandis que les Crit'air 1 le seront à leur tour à  l'horizon 203013.

    17 millions d'automobilistes ayant des vignettes Crit'air 3,4 et 5 devront changer leur voiture !

    Selon leurs moyens les Français devront s'acheter une voiture ou une trottinette électrique et  prier pour qu'on ait de l'électricité !!!

     Des millions d'automobilistes vont être impactés dans leurs déplacements et leur pouvoir d'achat. Les plus touchés seront les plus modestes qui n'auront pas eu les moyens de s'acheter une coûteuse voiture électrique, ainsi que les ruraux qui seront priés d'aller rouler dans leurs campagnes !  

    - Lutte contre les passoires énergétiques : 

      Encore une fois, une fausse bonne idée !

    Transposée dans la loi, elle s'avère très  contreproductive et va encore mettre des centaines de milliers de français, propriétaires et locataires,  en difficulté.

     Malgré les 17,2 milliards d'Euros injectés en 2022 dans le logement social, la France manque cruellement de logements locatifs. Bien sûr les nombreux passe-droits accordés aux réfugiés pour  l'attribution des logements sociaux impacte les ayants droits français. C'est une raison  importante mais ce n'est pas la seule.  

    Les investisseurs sont découragés : l'inflation et les pénuries relancent le coût de la construction, les normes techniques et environnementales et les procédures excessives compliquent la vie des constructeurs, renchérissent les coûts et ralentissent les constructions.

                   Dans le neuf, comme dans l'ancien, les propriétaires redoutent plus que tout de tomber sur des locataires indélicats ou des squatters, la justice étant incapable de les protéger.

                   Dans un marché déjà tendu, avec une offre bien inférieure à la demande, le gouvernement et sa majorité viennent de voter en avril 2021 la loi climat et résilience.

                   Cette loi, complétée par une loi d'aout 2022 sur le pouvoir d'achat, prévoit l'interdiction progressive de la location des passoires thermiques.

                   Dès le premier janvier 2023,  les logements dont la consommation excède 450 kWh/m²/an seront interdits à toute nouvelle location. Cela concerne  une large partie des logements classés G par le DPE (Diagnostic de Performance Energétique). On évoque à environ 70.000 logements dans le parc privé.

                   Dès 2025 tous les logements de la classe G et dès 2028 ceux de la Classe F seront interdits à la location si des travaux d'amélioration ne sont pas faits.

                   Devant les investissements élevés nécessaires et leur faible rentabilité, seul un tiers des bailleurs envisage de faire ces travaux. Rien qu'à Paris 300.000 logements seraient concernés.

                   Beaucoup de petits propriétaires n'ont pas les moyens d'investir alors qu'ils ont besoin d'encaisser leur loyer pour vivre.

                   La France, qui connait déjà un important déficit de logement à louer, va se retrouver avec un parc colossal de logements interdits à la location et difficilement vendables.

                   Nos gouvernants et législateurs sont incapables d'anticiper. Leur horizon ne dépasse pas le bout de leur nez.

                   Comme l'a dit Éric Zemmour, Il aurait été plus sage d'arrêter de déverser des dizaines de milliards dans une politique de la ville qui ne fait qu'attirer davantage de migrants et créer des ghettos.

                   Il proposait d'investir ces milliards dans nos campagnes pour les dynamiser et loger leurs habitants.

                   Il est aussi indispensable de rétablir la confiance des investisseurs avec une justice qui remettra le droit de propriété à sa juste place et sanctionnera fermement les squatters et locataires indélicats, profiteurs des carences et faiblesses de notre justice.

     

    Tout prouve qu'Emmanuel  Macron, son gouvernement et sa majorité nous conduisent à des situations catastrophiques dans tous les domaines. Pour s'en sortir, il faudra un changement radical de politique dont  ils en sont incapables.

     

    En résumé, voici la photographie de la situation de la France :

                   - Un endettement record. Nous nous étions fixés une limite à 60 % de notre PIB. Cette limite a été pulvérisée depuis longtemps puisque nous en sommes à 112 %

                   - Un déficit record du budget de l'état : 158 milliards sur 314 milliards ! Je n'y reviens pas (voir plus haut)

                   - Un déficit acceptable du budget de la Sécurité Sociale : 24 milliards sur un budget de 567 milliards, soit 4 %. Le gouvernement fait de la réforme des retraites une de ses priorités.

                   - Le déficit 2023 prévu n'est que de 6,5 milliards. C'est très peu dans la valse des milliards à laquelle nous a accoutumés Macron. En fait, le gouvernement y est contraint pour donner des gages à Bruxelles, l'Allemagne et à la BCE (Banque Centrale Européenne) sur la réduction de notre déficit budgétaire global et celle de notre endettement.

                   - La hausse des taux d'intérêt : Cette hausse va augmenter de plusieurs dizaines de milliards le coût du remboursement de notre dette. Ce poste va devenir le plus important du budget  de l'état et va peser sur tous les autres budgets.

                   - Une inflation moyenne officiellement autour de 6 %. En fait nos concitoyens savent que la hausse de leur panier moyen tourne autour de 15 %

                   - Hausse insupportable des prix de l'énergie pour les particuliers, les copropriétés et les entreprises.

                   Au 1er janvier 2023, le blocage des prix du gaz s'arrête pour les gros consommateurs

                   Les hausses annoncées pour le prix de l'électricité hors tarif réglementé vont d'une multiplication par 6 à 8.

                   Pour les consommateurs éligibles au bouclier tarifaire, la hausse du gaz et de l'électricité sera limitée  à 15 % en 2023.

                   Peu d'entreprises, petites ou grosses, ainsi que les grosse copropriétés, pourront supporter une multiplication par 2, 3, 4….6 ou 8 du prix de leur énergie.

                   Les industries grosses consommatrices d'énergie arrêtent ou ralentissent leurs productions (engrais,  ciment, papier, tuiles, béton, verrerie, acier, aluminium, agriculture, agro-alimentaire, chimie). IL est déjà                prévu que notre production industrielle baisse de 10 % au 4ème Trimestre 2022.

                   Plus de 100.000 petites ou moyennes entreprises vont disparaitre. Le chômage et les pénuries vont exploser. Le pouvoir d'achat des salariés va baisser et les luttes sociales s'intensifier.

                   Les demandes actuelles de la CGT d'augmentation de 10 % des salaires seront bien loin. Tout ce que nous risquons, c'est de voir la plupart des investissements aller vers l'étranger et nos raffineries, toutes très peu bénéficiaires, partir vers les USA.

                   Merci à la CGT qui n'en est pas à son premier sabordage industriel.

     

                   - Baisse de l'Euro : L'Euro va continuer à s'affaiblir. Par rapport au Dollar, il a perdu 15 % depuis le Janvier 2002. Il n'a jamais  été aussi bas depuis 20 ans. Selon les prévisions il devrait encore baisser d'environ 15 % en 2023.

                   Ces baisses faciliteront nos exportations mais elles renchériront le coût de nos importations. La France affichait en 2021 un déficit record de 85 milliards. On constate une forte accélération du déficit avec une augmentation à 71 milliards sur les six premiers mois de 2022. Les estimations sur le deuxième semestre 2022 et 2023 sont catastrophiques.

                   La France et les Français s'appauvrissent de plus en plus  et à grande vitesse.

     

    Comme l'a dit Éric Zemmour notamment pour des raisons civilisationnelles mais aussi pour des raisons économiques la France se libanise. Si rien n'est fait, nous tomberons sous la coupe de la Commission Européenne et c'est le sort de la Grèce qui nous guette.

     

    Pour rappel, depuis la crise de 2008 la Grèce était trop endettée.  En 2015  l'endettement  était d'environ 177 % du PIB avec un déficit budgétaire de plus de 13 % du PIB.

    La Grèce, sous la pression d'une Allemagne intransigeante, était mise sous la tutelle d'une "Troïka" composée d'experts représentant la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International.  

    Par référendum le peuple Grec choisi Alexi Tsipras du courant communiste révolutionnaire pour s'opposer au plan de redressement de la Troïka. 

    Celui-ci ne tarda pas à trahir ses engagements et à se plier au plan d'austérité des créanciers présenté par Bruxelles.

    Il s'ensuivit une baisse de plus de 25 % du PIB, un taux de chômage de plus 30 %, une baisse drastique des salaires et des retraites qui ont plongé la population dans la pauvreté.  La Grèce dû vendre ses actifs : ports, aéroports, entreprises, îles touristiques, etc… Les jeunes durent s'expatrier pour travailler et soutenir leurs familles.

     

    La Grèce commence juste à se sortir de cette période d'austérité imposée. 

    Certes, la France n'est pas la Grèce mais je crois que nous pourrions voir l'Allemagne adopter la même attitude d'intransigeance à notre égard si une crise éclatait en France.

    Comme vous le constatez, je ne suis guère optimiste et je crains d'avoir raison.

    Je pense que nous ne pouvons pas compter sur notre Président, notre première Ministre, nos législateurs et la Commission Européenne pour nous sortir d'affaire. Leurs logiciels, qui nous ont conduits à la situation actuelle, sont aux antipodes de ce qu'il faudrait faire.

    Nous avons besoin d'un Président déterminé qui veuille réinscrire la France dans son Histoire et qui pourra, par l'utilisation de référendums, avoir une légitimité incontestable et une volonté inébranlable pour engager de grandes réformes indispensables.

    Éric Zemmour a pendant la Campagne Présidentielle dénoncé les maux qui nous accablent et proposé un programme pour restaurer et apaiser notre société.

    Nous devons faire d'importantes économies sur le budget de la Sécurité Sociale qui est le plus élevé    de la Nation. Éric Zemmour propose de réserver les prestations sociales non contributives aux seuls Français. Nous devons annuler les millions de Cartes Vitales excédentaires et généraliser la Carte Vitale Biométrique. Il faudra aussi vérifier et valider les versements de prestations indues versées à l'étranger. Si les centenaires algériens ne nous coûtaient pas si cher, ce serait risible.

    Il va falloir réformer profondément nos administrations centrales et territoriales, simplifier nos normes pour pouvoir libérer les énergies de nos entrepreneurs et assurer correctement  toutes les fonctions régaliennes de l'Etat.

     L'utopie du couple Franco-Allemand moteur de l'Europe est maintenant clairement illusoire. Seul Macron y croyait. La France et l'Allemagne ont toujours eu des intérêts divergents et, grâce à la   naïveté de nos présidents, tout s'est toujours décidé et fait au profit de l'Allemagne.

     

    Ursula Von der Leyen,  à la tête de la Commission Européenne,  n'a aucune légitimité populaire.

     Elle s'arroge de plus en plus de nouveaux pouvoirs et, grâce aux renoncements des Présidents                européens, prend seule des décisions conformes aux intérêts de son pays  qui engagent et concernent toute l'Europe.

    Nous avons atteint un tel point de rupture que je pense que la question Frexit ou pas Frexit ne se pose plus.

    Les technocrates européens, avec la complicité des Présidents, du Parlement européen et de tous les lobbies très actifs à Bruxelles notamment les lobbies islamo-gauchistes, écologistes radicaux et de la culture woke ont conduit l'Europe dans une impasse.

    L'Europe des 27 voulue par le Traité de Lisbonne est ingérable et s'effondre sur elle-même.

    Les signes sont nombreux mais cette Europe décadente va résister.

    Les Nations, les unes après les autres veulent s'en affranchir. Nous pourrons  alors construire l'Europe des nations libres voulue par Zemmour, celle d'une coopération entre les Peuples et les Nations. 

    La France doit reprendre la maitrise de son destin.

     

    Éric Zemmour est le seul qui puisse rendre aux Français leur liberté et sa grandeur à la France.          

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