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Retraites : un hold-up programmé
Un peu d'humour pour illustrer un sujet sensible...
Vous vous en souvenez sans doute, les précédentes journées de mobilisation sur la réforme des retraites datent des 9 et 11 janvier 2020. Comme aujourd’hui, et pour les mêmes motifs, l’exaspération de la population ne cessait de s'accroître, alors que l'on apprenait, par ailleurs, que le Conseil d'État, cette institution de la République qui donne son point de vue avant tout projet de loi, avait été saisi par le gouvernement, qui lui avait déféré ce projet, quelques jours auparavant. Ce qui signifiait, pour quiconque a compris le fonctionnement de la République, que le projet de loi en question était déjà tout ficelé, et que les négociations en cours, avec un certain nombre de syndicats, relevaient de la représentation théâtrale… Puis, M. Macron avait annoncé, le lundi 16 mars 2020, que ce « projet emblématique du quinquennat serait suspendu dans le contexte de crise sanitaire aigüe » qui requérait toute son énergie…
Qu'y a-t-il de nouveau aujourd’hui depuis que le nouveau gouvernement a relancé cette réforme ? Rien ! Nous en sommes au même point.
En réalité, Monsieur Macron, et son gouvernement poursuivent comme si de rien n'était.
Il y a actuellement une tentative désespérée lancée par la CFDT et qui veut faire croire aux Français que le seul vrai problème concernerait ce fameux « âge pivot », fixé à 64 ans et qui pourrait, par un geste du gouvernement, être ramené à 63 ans. Un âge pivot à partir duquel on pourrait partir à la retraite à taux plein. Moyennant quoi, on pourrait quand même partir à la retraite avant 64 ans, mais avec une décote plus ou moins importante.
Ce fameux « âge pivot » - la seule formule que les médias aient retenue de cette réforme - c'est l'arbre qui cache la forêt.
Ce dont il s'agit en réalité, c'est d'abord de spolier tous les régimes spéciaux de retraite, SNCF (c’est fait depuis 2018) RATP, EDF, les professions libérales etc. (Il y en a une quarantaine) de leur voler l'argent accumulé dans chacun de leurs régimes particuliers. Ces systèmes particuliers sont pourtant adaptés au travail dans les secteurs concernés et participent à l’attractivité de professions qui peinent à recruter: va-t-on demander à un « lignard » (EDF) qui aura travaillé par tous les temps, la nuit, le jour sur des lignes à haute-tension, de partir à la retraite à 64 ans ? Ou aux cheminots, ces ouvriers du rail qui travaillent en 3/8, par tous les temps pour entretenir les voies ferrées, de partir à 64 ans ?
C'est également de créer un régime par points.
L’inconvénient majeur de ce régime à points, c’est qu’il suffit ensuite que le point soit moins réévalué que l'inflation pour voir les pensions de retraite progressivement réduites puisqu'elles augmenteront moins vite que l'inflation.
C’est d'ailleurs le cas des retraites complémentaires depuis plusieurs années. Par exemple, avec Ircantec/Agirc.[1] Une ponction de plusieurs milliards d’euros (15 % des cotisations) a été opérée dans les caisses de retraite complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco) en 2010, au profit de l’Ircantec (fonctionnaires non titulaires et élus locaux).
Le prétexte ? Le changement de statut de La Poste qui devient une société anonyme (SA) et dont les nouveaux embauchés vont être affiliés, non pas à l’Ircantec, comme leurs aînés, mais à l’Agirc-Arrco.
Or, par un raisonnement particulièrement spécieux, les administrateurs de l’Ircantec prétendent avoir un droit sur les futurs embauchés de La Poste et réclament, à ce titre, une indemnité de 6 milliards d’euros.
L’Etat qui s’est engagé, en 2008, à « sécuriser » le régime Ircantec, a exercé une pression forte pour que le principe de cette opération « siphonnage » soit validé dans le cadre du vote de la loi relative à La Poste et aux activités postales. Désormais, reste donc à négocier le montant de la « soulte » dont le paiement devrait être établi sur la base de 50 ans – un demi-siècle ! Outre le fait que l’Etat s’apprête à instaurer une nouvelle usine à gaz au sein du système de la protection sociale français, cette manière de faire « main basse sur nos retraites » au profit du régime de retraite des fonctionnaires non titulaires et des élus locaux est amorale et inacceptable pour au moins trois grandes raisons :
- au cours des dix dernières années, l’Ircantec a bénéficié de nombreux nouveaux cotisants (+ 643 000) sans partager les surplus de recettes que cette situation lui apportait. Pourquoi, au moindre accroc, les autres régimes, déjà exsangues financièrement, devraient-ils lui porter assistance ?
- l’Ircantec est un régime spécial et entend préserver coûte que coûte son indépendance vis-à-vis des régimes de droit commun, elle doit donc assumer ce choix ;
- le régime Ircantec offre un rendement près de deux fois supérieur à celui de l’Agirc-Arrco pour des cotisations inférieures de 41 %. Il est alors vraiment inique, dans ces conditions, de ponctionner des régimes plus « pauvres » pour garantir les intérêts d’un régime plus « riche ».
L’Etat, les syndicats et les sénateurs ont cautionné le Hold-up de l’Ircantec sur l’Agirc-Arrco qui constitue un véritable ballon d’oxygène pour l’Etat-employeur, financé par les salariés du privé.
Il se trouve que les sénateurs n’avaient pas intérêt à mécontenter les élus locaux : les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par les élus locaux qui, en tant que tels, sont tous affiliés à l’Ircantec.
Les salariés du secteur privés sont peu représentés et, de ce fait, peu défendus.
Enfin, le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) a démenti la nécessité de réformer les retraites en arguant de l’arrivée, depuis quelques années, des «boomers » et affirme que ce léger déséquilibre (5 à 10 milliards d’euros) devrait être résorbé dès 2028… Et, un retour à l’équilibre en 2030 puisqu’il y aura une diminution notable du nombre de retraités.
Avec cette réforme, il s'agit avant tout de diminuer le pouvoir d'achat de dizaines de millions de retraités. Il s'agit de favoriser les plus chanceux d’entre eux, qui d'ailleurs cotiseraient moins pour que les plus riches des Français puissent avoir des retraites complémentaires par capitalisation.
Au-delà de l’exemple particulier de l’Ircantec, Il s'agit, ni plus ni moins, de remettre en cause l'architecture des retraites par répartition que la France plébiscite depuis la fin de la 2nde Guerre mondiale.
Un article du journal britannique The Guardian (journal de gauche) paru à la mi-décembre 2019, expliquait à ses lecteurs que « les Français avaient bien raison de se mobiliser contre cette réforme des retraites, puisque le régime des retraites en France est quasiment l'un des meilleurs du monde actuellement ».
Les retraités français, tous régime confondu, sont globalement parmi les mieux rémunérés de tous les retraités du monde. Ils ont aussi une meilleure espérance de vie.
Dès lors, n’aurait-il pas été plus pertinent, plus urgent, d’inscrire dans la Constitution française, le principe d’intangibilité de la retraite par répartition ? C’est une question qui n’a pas effleuré un instant les esprits des groupes d’opposition parlementaires pour lesquels la pérennisation de la solidarité entre les Français est moins fondamentale que l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution…
Il faut bien comprendre qu'introduire la retraite par capitalisation, même de façon optionnelle, en profitant d'une volonté persistante de diminuer les retraites par répartition pour que les gens gagnent de moins en moins d'argent, cela revient à mettre le doigt dans un engrenage funeste : l'engrenage vers la pauvreté croissante des anciens. On le voit d'ailleurs dans tous les pays ultralibéraux, c'est condamner les retraités à devoir enchainer les petits boulots jusqu'à 70 ans, 75 ans, 80 ans peut-être.
Choisir les retraites par capitalisation, c'est mettre le doigt dans l'engrenage de voir jouer sa retraite à la bourse, notamment les fonds de pension, les fonds d’investissement, mettent le produit des cotisations dans des placements à risque, en particulier des actions. Souvenez-vous, après la crise financière de 2008, de ces retraités Anglais et Américains qui avaient perdu une partie de leur retraite à cause de placements hasardeux de leurs cotisations et qui ont dû retrouver un petit boulot pour survivre à plus de 70 ans voire de 80 ans pour certains…
En réalité, c'est l'ensemble du projet de loi qui doit être rejeté par les parlementaires.
Contrairement à ce qui doit exister dans une démocratie digne de ce nom, M. Macron n’est pas à l’Elysée pour défendre l’intérêt général, celui de la population française, non, il est là pour obéir à l’oligarchie qui l’a fait élire à la présidence de la République par une manipulation médiatico-politique sans équivalent avant 2017.
Non! Les Français ne veulent pas de cette réforme des retraites injuste. A cet égard, l’excellent diagnostic, en 6 points, de l’Association Sauvegarde des retraites [1] mérite d’être cité :
1. le renoncement à la vraie réforme structurelle promise par Emmanuel Macron en 2017 conduit au maintien en son état antérieur d’un " système " de retraite juxtaposant en réalité des systèmes de retraite extrêmement différents les uns des autres, non seulement par leur mode de fonctionnement, mais aussi par leur nature (les régimes du secteur privé répondent à une logique d’assurance sociale, tandis que ceux du secteur public sont financés par l’impôt et servent à leurs bénéficiaires ce qui s’apparente à des traitements à vie).
2. Aucun allègement n’est apporté à l’ensemble archaïque, touffu et incohérent formé par cette juxtaposition de régimes enchevêtrés, qui est de plus en plus opaque et incompréhensible des experts eux-mêmes. Cette complexité a pour conséquence de nombreuses erreurs dans la gestion des dossiers par les caisses.
3. A cause de cette même complexité, il est très difficile en pratique pour les affiliés aux régimes du privé de connaître leurs droits – à commencer par le rapport entre la contribution dont ils s’acquittent et le montant de la pension qu’ils percevront. Autre conséquence, les régimes du privé (en particulier la CNAV, mais aussi l’Agirc-Arrco, dans une moindre mesure) commettent de nombreuses erreurs dans la gestion des dossiers.
4. La réforme pérennise les régimes spéciaux de la fonction publique, qui sont en eux-mêmes archaïques et structurellement déficitaires. Il est impossible de chiffrer exactement l’importance de leur déficit, qu’un collectif de hauts-fonctionnaire a récemment évalué à une trentaine de milliards d’euros par an – ce qui paraît être un minimum.
5. Le gouvernement présente abusivement comme des « progrès » ce qui n’en est pas, comme la correction de « l’effet des carrières hachées », dont pâtissent notamment les femmes qui ont interrompu leur activité pour élever leurs enfants. Elles subissent une double peine en raison de la décote appliquée sur leur pension. Aucun assouplissement sérieux n’est prévu à cet égard.
6. La prise en compte accentuée de la pénibilité est également présentée comme un « progrès ». Séduisante en théorie, cette notion de « pénibilité » consiste en réalité à monter des usines à gaz ingérables et à ouvrir la boîte de Pandore de nouveaux reports de charges non financés. En l’espèce, elle servira surtout à compenser le report d’âge, pour de nombreux fonctionnaires désireux d’intégrer la fameuse catégorie dite « active » – qui permet actuellement à près d’un million d’agents publics de partir à la retraite dès 52 ou 57 ans.
Le projet d'Elisabeth Borne consacre, en réalité, un statu quo et conserve une gestion des systèmes de retraite obsolète – notamment avec le maintien des régimes spéciaux des fonctionnaires, structurellement déficitaires. »
En résumé, une réforme injuste qui va appauvrir une majorité de Français. Une réforme qui n'a aucune légitimité financière. Il est étonnant qu’aucun parlementaire, aucune personnalité politique, n’évoque le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) créé par L. Jospin (1er ministre de J. Chirac), au tournant du siècle.
Rappelons ce qu’est la mission du FFR : « Le FRR a pour mission, au nom de la collectivité, d’investir et d’optimiser le rendement des sommes que lui confient les pouvoirs publics en vue de participer au financement des retraites ».
Une structure qui faisait l’unanimité dans le monde politique justifiée par l’exemple des pays qui l’avait déjà mise en œuvre : Japon, Suède, Norvège, Espagne….
Pour assurer l’équilibre du système par répartition, le FRR introduisait un quatrième levier (en plus de la durée de cotisation, du taux de cotisation et du taux de remplacement, qui définit le montant de la pension par rapport au salaire de référence) pour permettre à la génération du papy-boom de créer elle-même des réserves pour ne pas reporter l’intégralité de la surcharge sur les jeunes générations.
En l’occurrence, le FRR ne devait pas être utilisé avant 2020[2]. Un louable projet, que l’on peut qualifier de responsable pour cimenter la solidarité entre les générations grâce à un travail d’anticipation, qui faisait l’unanimité.
L’objectif initial était de le doter progressivement de 300 milliards d’euros en lui réservant une partie du produit des privatisations et autres cessions de participations de l’Etat. Il était également prévu qu’une part (2%) des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et des placements vienne l’abonder (1,5 milliard d’euros en 2009). A charge pour la Caisse des dépôts, où le FRR est logé, de gérer les sommes ainsi déposées.
Mais la prévoyance n’est pas le fort des gouvernements habitués à gérer sans vision à long terme. Et les projections économiques sont une gymnastique aléatoire quand il s’agit d’anticiper les effets de bulles spéculatives. En juin 2007, le FRR détenait 17 milliards d’euros. Six mois plus tard, à la suite de l’emballement de la Bourse, ses actifs se montaient à 35 milliards … avant de dégringoler à 25 milliards en décembre 2008 sous l’effet de la crise.
Fin juin 2010, faute de nouvelles contributions publiques (hormis la ponction sur le prélèvement des revenus et des placements) et à cause des performances boursières médiocres, le montant des actifs revenait à 33 milliards d’euros.
En 2021, le FRR[3] affiche un montant de ses actifs pour 26 milliards d’euros…
Ne rêvons plus sur les 300 milliards de l’hypothèse Jospin. Un rêve démesuré, à l’échelle des impondérables boursiers de l’époque, qui illustre bien les risques inhérents à ce type de placements déjà évoqués.
Toutefois, le « think tank » Terra Nova (proche du PS) en s’appuyant sur une étude du FRR validée par le Conseil d’orientation des retraites, observe que le FRR aurait pu être doté de 65 milliards d’euros à l’horizon 2020 et assurer environ 15% des besoins de financement de retraite. Ce qui n’aurait pas été négligeable.
C’est sous le gouvernement de François Fillon, et de son ministre du Travail, Éric Woerth, que le projet a dégénéré : la solution de facilité a consisté à faire main basse sur la cagnotte au lieu de la laisser fructifier encore dix ans sans y toucher.
Un dévoiement au principe même du fonds : au lieu d’utiliser les dividendes d’un portefeuille pour amortir les effets d’un choc démographique, la réforme va déboucher sur l’utilisation du capital de ce fonds avant que ce choc ne se manifeste. D’autant que les réserves qui auront été asséchées ne pourront plus être reconstituées.
Ce fut un premier pas vers le recul de la retraite par répartition. Le siphonage du FRR a dépouillé le régime par répartition de tout amortisseur pour la période à laquelle il aurait été le plus nécessaire.
Ils ont vidé les caisses et, aujourd’hui, personne ne leur demande de compte… Il faut quand même se rappeler les « péripéties » judiciaires respectives de ces deux personnages, en termes de gestion et d’utilisation d’argent public…
S’agissant du financement des retraites, quelques solutions : augmenter les cotisations patronales et taxer les revenus du capital serait une solution car ce sont toujours les revenus du travail qui sont de plus en plus taxés et ceux du capital qui le sont de moins en moins… Une politique de relance de la natalité est aussi une solution à plus long terme. Quant à la réindustrialisation, elle demande une vraie planification de projets pour relancer l’emploi et donc les cotisants.
Une confidence de François Mitterrand à la fin de son mandat, qui avait dit, en parlant de l’oligarchie financière mondiale : « Vous verrez, ils en voudront toujours plus. Et, ils s’attaqueront au régime des retraites par répartition. Vous vous battrez dos au mur. »
Aujourd’hui, nous sommes « dos au mur », tous mobilisés contre cette réforme.
Ce qui est en jeu, c’est l’avenir même de la société française, l’avenir des actifs, des retraités et des jeunes.
Ce qui est en jeu, c’est la destruction du modèle social français qui permettra d’apporter sur un plateau en or massif encore plus d’argent à des fonds d’investissement étrangers, pour le plus grand profit de l’oligarchie financière, la même que celle qui a mis la main à la fois sur les processus électoraux et sur une grande partie des médias français.
Rappelez-vous, le 6 janvier 2020, les Cheminots avaient investi les locaux de BlackRock, ce fonds d’investissement américain, qui est en embuscade derrière cette réforme. L’élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur de Jean-François Cirelli, président de BlackRock France, qui a dispensé ses bons conseils à M. Macron, a fait scandale.
Larry Fink, le président américain de BlackRock International a été également reçu en grande pompe à l’Elysée afin de donner des conseils à M. Macron pour aller vers des retraites par capitalisation…
Nous ne devons pas laisser le gang des « liquidateurs » détruire ce qui fait l’essence même de la France, c’est-à-dire sa capacité à développer une solidarité intergénérationnelle et sa capacité à faire prévaloir la solidarité nationale sur la soif inextinguible de cette « caste » financière.
Pourquoi M. Macron ne reculera pas et ne renoncera pas à cette réforme ?
Parce qu’il n’est plus maître de ses décisions ni de ses idées de réformes : à l’origine il y a les Grandes Orientations de Politiques Economiques (GOPE)fixées par l’Union Européenne, l’influence des lobbies très actifs à Bruxelles, dont BlackRock qui s’intéresse de près à la mutation annoncée de notre système de retraite, qui gère des milliers de milliards de dollars de pensions et qui rêve de mettre la main sur le magot des retraites françaises.
M. Macron est sous la pression de la Commission européenne qui sous-tend, en contrepartie de cette réforme, l’obtention pour la France du fonds européen de relance économique qui ne représente que 45% de la contribution réelle de la France au budget de l’Europe, dans une sorte de jeu de dupe extraordinaire, qui contribue à nous ruiner. C’est pour cela d’ailleurs, que les Anglais ont choisi de fuir…
On nous fait savoir que les quelques dizaines de milliards qu’on va recevoir et qui ne sont que la moitié de ce qu’on va donner pour abonder le budget de l’U.E., ne seront accordés qu’à la condition expresse que M. Macron fasse ces réformes qui figuraient déjà dans les GOPE 2019 (les réformes de l’assurance chômage et des retraites) , mais ajournées en raison de la crise sanitaire.
La France est sous le joug de l’Union européenne, M. Macron ne s’appartient plus, il doit obéir aux injonctions qui lui sont faites sur tous les sujets puisque nous avons cédé, morceaux par morceaux, notre souveraineté à l’U.E. et, la rançon de cet asservissement, sera de faire toutes les réformes imposées par la Commission qui sont, si je devais les résumer en trois mots : la libéralisation de tous les services publics (actée par MM. Chirac et Jospin, les 16 et 17 mars 2002 au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenu à Barcelone, 15 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle… Nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement (dans un autre dossier) sur ce point que personne (parlementaires, responsables politiques, syndicalistes, médias) n’a voulu évoquer pendant la campagne électorale qui a suivi, et qui a vidé ces élections présidentielles (et toutes celles qui ont suivi) de leur substance : aucun électeur n’avait voté pour ce programme caché, mais tous les candidats étaient informés…
Les syndicats sont parfaitement au courant des réformes, bien en amont des annonces qui sont faites ultérieurement : A réception des GOPE par le chef de l’Etat, un PNR (Plan National de Réformes) est rédigé par le Gouvernement et transmis aux « parties prenantes » (syndicats, CESE…) qui ont 15 jours pour faire connaître leurs observations (ce qui est très court). Le PNR est renvoyé à la Commission européenne où il est étudié voire amendé… Puis rendu public en France et sur le site de l’U.E. Mais , comme personne n’en parle, ni les syndicats, ni les politiques, ni les parlementaires, le public n’en a pas connaissance. Ainsi, ce sont les médias « subventionnés » qui reprennent le « narratif » mis au point par McKinsey pour expliquer au « petit peuple » que ces réformes sont incontournables, inévitables pour nous sauver…
Les Français ne sont pas idiots, ils se souviendront que M. Macron a endetté la France de 500 milliards d’euros pendant le confinement forcé et qu’il a annoncé au lendemain de cette réforme des retraites, un plan de 413 milliards d’euros pour renforcer l’armée française. Habituellement, par simple bon sens, le financement de l’armée fait l’objet d’un plan pluriannuel, pas sur un an ! Vous avez donc, d’un côté, Bruno Lemaire, qui dit sur une radio, que la France est à l’euro près, de l’autre M. Macron qui annonce une dépense à venir de 413 milliards… Et la nécessité d’une réforme des retraites pour nous éviter un naufrage…
Si nous n’agissons pas, nous allons vers un naufrage programmé, précédé d’un hold-up de nos cotisations de retraite…
[1] Pierre-Edouard du Cray – Etudes et Analyse – Sauvegarde des retraites
[1] https://www.sauvegarde-retraites.org/
[2] Slate 2010 – Gilles Bridier
Tags : Hold-up sur les retraites, L'U.E. impose la réforme des retraites, Mascarades syndicales
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