• Vos économies se font carboniser

    Par Philippe Béchade -  qui rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

     

    La « planète qVos économies se font carboniser ui brûle » est un prétexte bien trouvé pour pousser à toutes les taxes, amendes et autres mesures de contrôle imaginables.

    "60° en Espagne", s’exclame Sandrine Rousseau !

    Elle oublie – à dessein – de préciser qu’il s’agit d’une températures au sol, relevée par un satellite scrutant l’Espagne avec un dispositif infrarouge. Ce même satellite aurait pu lui apprendre qu’elle peut aller se faire cuire un œuf en Iran, par exemple, puisque la température au sol du tarmac d’un aéroport près d’Ispahan affichait au même moment un incandescent 78°.

    Et c’est encore inférieur à la température du toit d’une limousine noire circulant vers 16h sur le « strip » à Las Vegas, le weekend dernier : plus de 81°… mais 18° seulement à l’intérieur du véhicule. Soit un écart de 63°… une différence à laquelle « aucun être vivant n’est capable de résister ».

    Vous avez certainement eu droit, au détour d’un bulletin météo sur les chaînes d’info en continu, à ce nouvel élément de langage destiné à déclencher un vent (brûlant) de panique dans votre cerveau. Par exemple : « Les températures sont devenues tellement extrêmes que le maintien du vivant va devenir impossible dans de nombreuses régions sur de notre planète.»

    La folie des foules

    En découvrant ces bulletins, une salutaire prise de conscience s’est amorcée chez les habitants de ces zones réputées inhospitalières. Nous observons déjà, grâce à des images satellites, des embouteillages monstres sur les autoroutes en périphérie de Las Vegas, Phoenix et Salt Lake City, Dubaï, Doha et Riad, Turpan, Yarkand et Urumqi (les trois villes les plus chaudes, respectivement, aux Etats-Unis, au Proche-Orient et en Chine).

    Ah, ah, ah, ils prennent la fuite et c’est bien normal !

    Attendez, repassez-nous les images prises ce week-end… Voilà qui est curieux ! Il semblerait que ces dizaines des milliers de véhicules roulant presque au pas ne se dirigeaient pas hors des villes, mais vers ces villes ce samedi soir.

    Comme si les gens, inconscients de se retrouver bientôt carbonisés dans ces enfers urbains, y retournaient pour aller au restaurant, faire du shopping, assister à un spectacle, se recueillir dans une mosquée, etc.

    Malgré des températures au sol de 60° et plus !

    Les humains sont aussi inconséquents qu’incorrigibles !

    Chaque année, dans ces véritables métropoles du désert (Las Vegas, c’est 2,7 millions d’habitants, Urumqi – la capitale du Xinjiang – en compte 4 millions, et Riad plus de 6 millions, auxquels il faut rajouter quelques centaines de milliers de pèlerins qui font un détour en revenant de la Mecque), ce sont des centaines de milliers de climatisations qui sont installées et se mettent à tourner à plein régime durant 9 mois de l’année.

     

    Un investissement dans l’avenir

    Heureusement qu’à 5 000 ou 10 000 kilomètres de là, il existe une curieuse population des « zones tempérées » qui accepte de se voir imposer des restrictions pour se chauffer en hiver, et de sacrifier les économies d’une vie pour « remettre aux normes » des logements dont ils viennent juste de finir de rembourser le prêt contracté sur 20 ans…

    Des travaux nécessitant d’en reprendre pour 10 ans de mensualités, pour pouvoir réaliser une économie de 10% sur leur facture de chauffage à l’électricité, une économie qui sera d’ailleurs annulée dès cet automne, par une hausse supplémentaire de 10% de leur facture d’électricité, qui devrait en précéder trois autres de 17% en 2024, soit une hausse totale de 60%, qui s’ajoute aux 34% de 2022 (ne l’oublions pas).

    Comme le prochain véhicule acheté a désormais 50% de chances d’être électrique, la recharge de la batterie coûtera le double de ce qui était concevable 2 ans auparavant (ce qui reviendra plus cher qu’un plein de sans plomb, avec 300 kilomètres d’autonomie en moins). C’est malheureux, mais on nous affirme qu’il est trop tard pour reculer : continuer de rouler avec un véhicule thermique, c’est prendre le risque de faire grimper la température de 5° au nord de la Moselle d’ici 2050, et de faire bouillir l’atmosphère terrestre à Sidney ou Mexico (!).

    Qui pourrait supporter d’être la cause de l’exode climatique de dizaine de millions d’êtres humains ?

    Cela vaut bien la peine de sacrifier ses économies, ses vacances, sa santé pour que la forêt canadienne ou les forêts primaires de Sumatra cessent de brûler.

    Ah bon, les récents incendies au Canada sont bien souvent d’origine criminelle, tandis que la déforestation par le feu à Sumatra est pratiquée depuis des décennies afin de libérer de l’espace pour replanter des arbres à palme… curieux, ils oublient de nous le dire à la télé !

     

    Changement chromatique

    Sans se montrer ambitieux au point de vouloir restaurer un climat tempéré dans la vallée de la Mort (en Californie) ou la dépression de Turpan, tous ces efforts, ces notes d’électricité doublées (ah bon, il suffirait de sortir du marché commun de l’électricité de l’UE pour faire baisser le kilowatt facturé de 60% instantanément ?), cela permettra peut-être de faire apparaître un peu de vert sur les cartes météo, alors qu’elles nous sont représentées dans des teintes allant du rouge au cramoisi, avec des zones carrément noires comme une biscotte carbonisée.

    Tenez, ce 19 juillet au bulletin météo de 20h de BFMTV, le présentateur attaque par « la France va surchauffer demain ». En réalité, les températures dépasseront légèrement 30° dans huit départements du pourtour méditerranéen, avec 35° maximum à Marseille (ce qui est habituel en Provence). Elles seront donc conformes ou inférieures aux normales de saison dans les 80 autres départements.

    Rien n’y fait, ça tire déjà vers l’orangé sur la carte, avec 11° à Brest ou Reims le matin, et ça passe au rouge pompier avec 22 à 24° l’après-midi.

    Mais attention, ne vous y fiez pas, ces 11° théoriques, en « ressenti » bien pratique, ça peut déjà valoir du 15°. Tandis que les 24°, ça peut donner du 30° en « ressenti », et même du 45° au sol (s’il s’agit d’un bitume tirant sur le noir)… bref, c’est l’enfer.

    Pour ne rien arranger, il y a des négationnistes de l’embrasement de la planète qui prétendent que plutôt qu’un « bouleversement climatique », les médias tentent de nous retourner le cerveau avec un « bouleversement chromatique » des infographies à la télé.

    Ce qui est par contre troublant, c’est que de nombreux témoignages provenant de zones ou du 40° était annoncé pour ce 19 juillet n’ont pas enregistré plus de 36 ou 37°… tandis qu’il a fait plutôt frisquet en Bretagne.

     

    A qui est ce jet privé ?

    Mais cela ne retire rien à ce terrible constat de Sandrine : « Il fait 60° en Espagne

    Allez, versez 500 € dans la « cagnotte carbone » et faites baisser dès ce soir la température de la planète de 0,001°. Pour 1 000 €, c’est 0,002° et, pour 2 000 €, on vous accorde les 0,005°.

    Au fait, John Kerry, le monsieur « notre terre est en feu » des Etats-Unis, était auditionné par le Congrès américain récemment. Interrogé sur son usage intensif d’un jet privé alors qu’il se présente comme le plus zélé défenseur de la décarbonation de la planète, il a démenti formellement – et avec un aplomb indigné – voyager dans son jet.

    Et il dit vrai !

    En effet, l’appareil est au nom de sa femme… qui, fort heureusement, le lui prêtait volontiers pour aller pourfendre ceux qui devraient troquer leur véhicule climatisé pour faire du vélo par 35° l’été pour aller travailler.

    Oui, terrible constat. Non pas d’une planète qui brûle avec du 36° « ressenti » quand il fait en réalité 28°, mais de responsables politiques tentant de manipuler l’opinion et de culpabiliser le citoyen – avec l’appui des médias complices du pouvoir – pour justifier de le taxer, le mettre à l’amende, de l’appauvrir et de le contrôler à toute heure du jour et de la nuit, pour carboniser sans merci son épargne et ses libertés. 

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