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Les réserves de substitution, ça me bassine !
par Eric Mauvoisin-Delavaud
Une bassine, c'est une réserve d'eau remplie durant l'hiver (du 1er novembre au 31 mars), lorsque l'eau abonde.
Le but est de limiter la quantité d'eau prélevée dans les nappes phréatiques ou dans les cours d'eau en été.
Le prélèvement en automne/hiver se substitue au prélèvement du printemps/été, d'où le nom initial de réserve de substitution.
Mais voilà ! Les bassines ne sont pas des récupérateurs d'eau.
En hiver, des millions de m3 seraient pompés dans les nappes, au moment même où elles se rechargent, et sans savoir si les pluies suffiront à les remplir avant l'été.
Ces pompages ont beau avoir lieu en hiver, ils accentuent la pression sur les ressources en eau, alors que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer.
Les prélèvements hivernaux dans ces nappes vont contribuer à augmenter et à accélérer le désastre écologique déjà bien amorcé :
- Cours d’eau à sec plus précocement et plus durablement.
- Pollution des nappes et des cours d’eau (eutrophisation, augmentation de la température entraînant une baisse de l’oxygène aquatique…).
- Développement de cyanobactéries à fort pouvoir de nuisance, voire de létalité pour la faune.
- Faune et flore perturbées, certaines espèces seront menacées, d’autres disparaîtront.
- Assèchement des zones humides. Il faut savoir aussi que ces bassines sont destinées à seulement 4 % des agriculteurs, pour asperger de grandes parcelles d'agriculture intensive afin de produire essentiellement du maïs vendu sur les marchés internationaux. Évidemment, subventionnées à hauteur de 70% par l'Europe, donc par vos impôts !
La solution ne serait-elle pas de mettre en place un partage équitable de la ressource en eau disponible, décidé de façon démocratique et publique ?
Pour une agriculture alternative, saine, sans pesticide, adaptée au changement climatique qui protège les captages d'eau potable des pesticides et nitrates.
Par l'instauration, de circuits courts et bio, d’une agriculture paysanne respectueuse de la biodiversité, du bien-être animal et créatrice d'emplois.
Vers une réorientation des aides publiques pour soutenir ce système agricole.
Tags : bassines agricoles, nappes phréatiques, prélèvements, milliers de m3, désastre écologique
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