• Le Pays de St Gilles Croix de Vie et les zones d'accélération des énergies renouvelables

     

    Contribution à la concertation publique sur les zones d'accélération des énergies renouvelables* 

    L'exemple du Pays de St Gilles Croix de Vie

    De la théorie à la pratique

    Par Daniel André et Didier Chabaillé

    * La Loi d'accélération de la production d'énergie renouvelable (APER) prévoit que les communes peuvent désormais définir, après concertation avec leurs administrés, des zones d'accélération, où elles souhaitent prioritairement voir des projets d'énergies renouvelables s'implanter.

    Le Pays de St Gilles Croix de Vie et les zones d'accélération des énergies renouvelablesPréambule 

    Il ne faut pas considérer notre communauté d'agglomération comme une île isolée devant vivre en autarcie complète.

    La communauté d'agglomération s'intègre dans un département, une région, un pays: la France et l'Europe.

    A propos du projet gouvernemental sur l'objectif zéro carbone en 2050, le ministre Bruno Lemaire annonce des budgets de dizaines de milliards d'Euros et déclare :

    "Ces éléments seront affinés par décret. Plutôt que de passer par une loi de programmation pluriannuelle de l’énergie, le ministre assume ne pas solliciter le vote des parlementaires pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050." 

    On demande aujourd'hui à la population son avis sur ce dossier de concertation sur les zones d'accélération des énergies renouvelables.

    C'est un exercice très difficile voire impossible car il fait complètement l'impasse sur notre environnement géographique, énergétique, économique, politique et son financement.

    On peut également craindre que le choix assumé par le gouvernement d’ignorer toute concertation avec la représentation parlementaire nationale n'aboutisse in-fine à déclarer cette procédure brouillonne, inconstitutionnelle.

    Est-ce que le Conseil Constitutionnel et le Conseil d’État accepteront ces budgets considérables non financés ?

    Ils engageront l'avenir de la France pour des dizaines d'années sans que les conséquences financières, économiques, climatiques, écologiques et même son indépendance ne soient discutées, estimées et approuvées par la représentation nationale ?

    Il est clair que le projet gouvernemental sur la transition écologique est prématuré, mal étudié et incomplet. Il ne prend pas en compte la réalité du pays et l'avis des populations. Il ignore les nombreux développements en cours dans de nouvelles technologies. Monsieur Lemaire veut accélérer les décisions. Un tel projet "mal ficelé" peut ruiner définitivement la compétitivité de notre Pays.

    La concertation publique sur les zones d’accélération des énergies renouvelables est largement prématurée car elle porte sur un projet inconnu à  ce jour.  

    Nous demandons donc que cette concertation prématurée soit déclarée nulle.   

    Nous signalons ci-après de nombreux points qui selon nous, doivent être étudiés sérieusement.

    Il nous semble que l'objectif de la transition énergétique est de produire et consommer localement pour réduire notre empreinte carbone.

    Au niveau européen, des investissements considérables ont été faits dans le développement des énergies renouvelables intermittentes : l’éolien et le photovoltaïque. Ces dépenses dans des solutions intermittentes inabouties et non-rentables conduisent le marché de l'électricité à des aberrations :

    Les périodes de production importante (Vents forts, ensoleillement important) sont imprévisibles et décorrélées des périodes de consommation importante. Cette situation prévisible entraîne des résultats aberrants :

    Les prix de gros de l'électricité baissent jusqu’à devenir négatifs. On paie alors de gros consommateurs pour qu'ils consomment les excédents produits !

    Les énergies renouvelables ayant un accès prioritaire au marché, EDF a dû récemment arrêter six réacteurs nucléaires de 900 MW. Ces arrêts intempestifs sont très coûteux et, à terme, leur multiplication pourrait entraîner une fatigue et un vieillissement prématuré de ces réacteurs.

    Les énergies renouvelables bénéficient d'un accès garanti au marché à des prix garantis. Dans les périodes de surproduction, on est parfois obligé de déconnecter des parcs d'éoliennes du réseau et les exploitants sont alors indemnisés pour l'électricité non-produite.

    -              Durant les périodes de production insuffisante (Absence de vent, manque de luminosité), les prix de gros de l'électricité s'envolent et atteignent des sommets. Les exemples chinois et allemands prouvent qu'un développement important des énergies renouvelables intermittentes nécessite en parallèle un développement important des moyens de production d'énergies pilotables, c'est à dire, le plus souvent, la construction de centrales au fuel, au charbon ou au gaz très polluantes et/ou la construction de stations de stockage coûteuses et aux capacités réduites.

    Ces politiques brouillonnes expliquent les hausses phénoménales du prix de l'électricité en France

             

    Sur les conséquences d'un 2éme parc en mer en Vendée 

    Le gouvernement prévoit de passer la production de l’éolien en mer de zéro à 20 % de notre production en 25 ans, soit 18 gigawatts en 2035, l’équivalent de 11 réacteurs nucléaires, a confirmé Monsieur Bruno Le Maire.

    Cet objectif nous semble non souhaitable et utopique.  La commission européenne est du même avis puisqu'elle envisage de sanctionner la France pour son inaction dans la transition écologique.

    Les parcs éoliens en mer ont une durée de vie d'environ 15 à 20 ans. Le vieillissement des premiers parcs construit en Mer du Nord révèlent de nombreux problèmes. La maintenance de parcs vieillissants devient très lourde et très coûteuse.

    Les technologies ont évolué et les pièces détachées manquent ; les Chinois sont aux abonnés absents…

    La déconstruction est très difficile. Le remplacement par de nouvelles éoliennes est en général inenvisageable. On ne sait pas recycler les pales, etc...

    Il est à craindre que les opérateurs, après s'être enrichis, ne déposent leur bilan et que nous léguions à nos enfants des forêts d’éoliennes rouillées et polluantes.

    Bien que le devenir du futur deuxième parc éolien de Vendée dépende du gouvernement, ce projet aura de nombreuses conséquences pour notre communauté d'agglomération et nos habitants.

    En plus, le gouvernement prévoit la construction de 14 EPR2 pour environ 100 milliards et le développement de petits réacteurs nucléaires de 3ème et 4ème génération.

    Selon les promoteurs du parc de l’Île d'Yeu / Noirmoutier, la puissance installée de 496 MW doit produire en moyenne 1900 GWh/an d'électricité, quantité d'électricité suffisante pour 800.000 habitants, soit plus que la population vendéenne.

    * Le nord-ouest vendéen va donc produire localement beaucoup plus d'électricité qu'il n'en consommera.

    * Ce parc éolien est raccordé à la station électrique RTE de Soullans, commune limitrophe de notre communauté d'agglomération.

    * Les prix qui circulent pour l'investissement dans la construction des éoliennes et de leur raccordement au réseau vont de 2 à 2,5 milliards d'Euros.       C'est énormément d'argent qui in fine, sera payé par le consommateur et/ou le contribuable qui sont en fait les mêmes personnes !                                          * En attendant de savoir ce qu'il adviendra de ce 2éme parc vendéen, il serait plus sage, plus rationnel, plus écologique et plus économique de bloquer tout investissement supplémentaire dans les énergies renouvelables intermittentes dans notre communauté d’agglomération.

    Par ailleurs, le dossier de concertation sur les zones d'accélération des énergies renouvelables ne parle que de la production locale des énergies renouvelables. Il n'aborde pas le devenir de l'électricité produite localement.

    Rien ne sert de produire localement si nous ne prévoyons pas aussi des moyens de stocker localement ou d'adapter le réseau pour expédier les excédents produits ou recevoir les quantités manquantes.

    Ces deux prérequis seront probablement inatteignables. Les solutions de stockage sont peu performantes et très chères à développer en quantité significativement utile.

    Pour l'adaptation des réseaux aux niveaux national et local, les experts et Enedis et RTE s'accordent à dire que nous seront incapables de respecter nos prévisions.

    Enedis en 2021 envisageait qu’il faudrait investir entre 2 et 8 milliards d'Euros supplémentaires chaque année jusqu'en 2050. Cette trop large fourchette fait peur, alors que le gouvernement est obligé de racler les fonds de tiroirs pour faire quelques petites économies.

    Il est admis que nous manquerons de minéraux pour la transition énergétique, notamment de cuivre dont le prix côtoie déjà les 10.000 $ la tonne.

    Il n'échappe à personne que l'état des finances de la France, des collectivités locales et des Français ne permettra pas de financer un tel programme finalement hors de notre portée.

    Nous proposons que nous bloquions dans notre communauté d'agglomération toute décision d'investissement dans les énergies renouvelables intermittentes.  

    Sur les panneaux photovoltaïques 

    Le ministre Bruno Lemaire prévoit d'investir par la commande publique 20 milliards dans les panneaux solaires. Pour nous fournir, nous dépendons actuellement à 90 % de la Chine. Il n'y a pas mieux pour ruiner toute tentative d’initiative technologique française, enfoncer un peu plus notre déficit extérieur déjà plombé par les subventions aux véhicules électriques.

    Le photovoltaïque pourrait être le seul point où il pourrait être intéressant d'investir mais à condition que ce soit d'abord dans la recherche.

    Des sociétés françaises comme le CEA et SOITEC travaillent sur de nouveaux panneaux aux pérovskites qui seront beaucoup plus performants et moins chers à produire que ceux au silicium. SOITEC a déjà obtenu un rendement de 38,9 % avec ces panneaux soit environ le double des panneaux classiques

    La France tente d'investir dans des usines françaises de panneaux photovoltaïques. Il serait suicidaire et incompréhensible d'accélérer les achats de panneaux chinois.

    Attendons qu'une production Française ou européenne compétitive soit disponible sur notre marché.

    Le programme d'accélération des énergies renouvelables prévoit que cette énergie soit développée au niveau des parkings des Grandes Surfaces et des habitations individuelles. A aucun moment le programme d'accélération présenté n'aborde les coûts engendrés. 

    Compte tenu de la situation financière catastrophique qui règne en France à tous les niveaux, nous pensons que tout programme sérieux doit être en mesure de s’autofinancer.

    Nous demandons que la communauté d'agglomération n'accorde aucune subvention pour des maisons individuelles ou des parkings de grandes surfaces mais plutôt une aide avec un prêt remboursable sur une durée acceptable, 5 ans par exemple.

    Ce prêt ne serait accordé qu'aux projets prévoyant une solution de stockage d'énergie pour une consommation donnée, par exemple de 3 jours à une semaine de consommation.

    En effet seules les installations lissant les pics et les manques d’électricité pourraient  être utiles à la communauté

    L'installation d'ombrières  

    En ce qui concerne l'installation d'ombrières au-dessus des parkings de la grande distribution, l'idée, a priori, peut sembler bonne mais elle mérite d'être affinée.

    Premièrement, attendons d'avoir des panneaux produits en Europe.

    Deuxièmement, les panneaux transforment actuellement environ 20 % de l’énergie reçue en électricité. Ces panneaux noirs absorbent le reste de l’énergie lumineuse, notamment les infra-rouges, et la dissipent sous forme de chaleur. Une grande surface de panneaux entraîne localement une élévation importante de la température et un assèchement des sols.

    Il faudra être vigilants pour construire des ombrières et pas des étuves irrespirables. La grande distribution ne semble d'ailleurs pas emballée par le fait de couvrir de panneaux ses  parkings de plus de 1500 mètres carrés.

    Leur association, la PERIFERM, souligne que ceci ne doit pas se faire à n'importe quel prix ! En clair, nous ne voulons pas payer, c'est aux collectivités locales de le faire !

    Elle souligne également que l'installation des ces panneaux stérilisera pour 15 ou 20 ans d'immenses surfaces de qualité. Avec le développement des zones zéro artificialisation nette, ce foncier de qualité est un capital de grande valeur bloqué.

     

    Conclusion 

    Nous pensons qu'il est déraisonnable, en fonction des éléments d’information précédemment évoqués, qu’il est inutile, contre-productif et ruineux de prendre aujourd'hui des décisions d'accélération des énergies renouvelables dans notre communauté d'agglomération.

    Nous pensons, au contraire, qu'il est urgent de freiner ce développement tant que nous n'avons pas l'ensemble des paramètres permettant de faire une évaluation sérieuse et précise des besoins futurs et des conséquences en matière de production et consommation locale et nationale d'électricité, sur l'adaptation des réseaux, sur la disponibilité de technologies européennes compétitives capables de s'autofinancer et sans connaître l'apport de technologies nouvelles : hydrogène blanc, captation géologique du CO2 ou captage et réutilisation du CO2 comme matière première, etc..

    Au rythme actuel d’évolution  des différentes technologies, nous y verrons plus clair dans 2 ou 3 ans, simple considération de bon sens…

     

     

    Daniel André

    Didier Chabaillé                    

     

     

    85270 Saint Hilaire de Riez

    85270 Saint Hilaire de Riez

     

     

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