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La loi "Immigration", une commedia dell'arte bien française
La commedia dell’arte, très appréciée en Europe du XVI au XVIIIe siècle, vient de trouver un regain de popularité avec la loi immigration. Pourquoi ?
Parce que tous les ingrédients de la commedia sont là : l'improvisation d'acteurs souvent masqués, l’ingéniosité, la naïveté, les ruses et les travestissements de la réalité, sont les principaux ingrédients de la commedia dell'arte (« comédie de métier »).
Pour autant, cela ne fera rire personne ; ça ne va surtout pas réconcilier les Français avec la politique.
Et pourtant, 80 % de nos concitoyens sont d’accord avec le texte qui a été voté hier. Plus qu’une majorité, c’est presque un plébiscite. Ce qui a permis à la Gauche de tenir son rôle habituel, la moraline en écharpe, afin d’essayer de réactiver le fameux clivage gauche/droite bien pratique en période électorale. Mais, en oubliant de s'indigner de la version modernisée de ce nouvel esclavage pour des travailleurs sous-payés et corvéables à merci. Pour ce faire, rien de mieux que de pousser des cris d’orfraie, qualifiant de « nazis » ceux qui l’ont votée ; affirmant que l’on « est sorti de l’humanité », que l’on « est sorti de la République » … Une dramatisation qui, jusque-là, s’est toujours avérée payante : il s’agit de diaboliser, de criminaliser ceux qui pensent différemment. Lionel Jospin avait même reconnu, il y a 17 ans de cela, sur une radio du service public, « il n'y a jamais eu de menace fasciste en France ; tout antifascisme n'étant que du théâtre » aveux tardif pour celui qui a perdu l’élection présidentielle de 2002….
Les L.R. ont tenu leur rôle en donnant l’impression d’arbitrer un match ; tandis que le R.N. a finalement voté une loi qui va faciliter la régularisation de certains clandestins (un comble) ! Ce sera sans doute, l’une des seules mesures qui restera de cette loi après être passée au tamis du Conseil constitutionnel, et des juges européens…
Mais, c'est bien le RN qui semble sortir gagnant de cette mascarade, selon l'analyse d'Edouard Husson :
"Comme le gouvernement et L.R. ont commis l'erreur de négocier entre eux la nouvelle version du projet de loi (après que le R.N. eut fait voter la motion de rejet), Marine Le Pen s'est payé le luxe de voter cette nouvelle mouture à laquelle elle n'a pas participé. C'est-à-dire qu'elle prend à témoin l'opinion publique signifiant ainsi que Renaissance et L.R. ont fait le chemin qu'il fallait vers elle".
Par ailleurs, notre appartenance à l'Union européenne nous impose déjà le regroupement familial obligatoire (directive de 2003) ; l’impossibilité de procéder à des expulsions collectives de clandestins (donc on expulse personne) ; les quotas sont interdits ; le fait que l’on ait plus de frontières nationales après le démantèlement de nos services douaniers … Cette loi ne changera rien au fait que nous ne contrôlons plus les demandes d’asile, et encore moins demain avec ce nouveau pacte qui va entrer en vigueur.
Pour les demandes d’asile refusées, vous y ajoutez la CEDH, qui a ordonné à la France de récupérer, à ses frais, le Ousbek expulsé, d’aller le chercher dans son pays, et de lui donner 3000 € d'indemnité au titre du préjudice subi (Non ! Vous ne rêvez pas !).
A ce stade d’idiocratie, peut-être avez-vous compris que le vrai pouvoir est ailleurs, et que la pantomime à laquelle nous assistons depuis quelques jours n’est qu’un leurre destiné à favoriser votre sommeil.
Le vrai pouvoir est celui de la Commission européenne sur les Etats-membres : ça concerne l'immigration, l'agriculture (les révoltes nombreuses d’agriculteurs dont personne ne vous parle), l'économie (les traités de libre-échange récemment signé par la Commission européenne), l'industrie et, la santé avec le traité mondial sur les pandémies de l'OMS qui veut nous imposer un passe sanitaire mondial…
Par conséquent, cette nouvelle loi ne produira aucun des effets annoncés. En ce qui concerne le droit des étrangers ce n'est plus le législateur qui décide, en réalité, tout est entre les mains des juges, tout se passe dans ce que les juges appellent pudiquement le « dialogue des juridictions » c'est-à-dire le dialogue entre les juridictions suprêmes, les juridictions internationales, en particulier la Cour de justice européenne ou encore, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
L’ancien ministre Pierre Lellouche rappelle que l’immigration actuelle tire une partie de son origine dans la politique du regroupement familial de initié 1976 : «Le tournant c’est le regroupement familial en 1976, sous Chirac et Giscard, c’est à partir de ce moment-là que l’immigration de travail est devenue une immigration de peuplement» sans que cette mutation fondamentale ne résulte, d'ailleurs, d'une décision véritablement assumée...
Mais, ce n'était pas une idée saugrenue de Valérie Giscard d’Estain, c’était déjà l'application des nouvelles règles européennes de l’époque, en particulier celles de la CEDH.
Lorsque Raymond Barre, Premier ministre est arrivé à Matignon, l'une de ses premières décisions a été de signer un décret pour durcir les conditions du regroupement familial. Ce décret a été invalidé en 1978 par le Conseil d'Etat, consacrant ainsi le droit au regroupement familial, par « le droit à une vie familiale normale », qui est l’un des principes garantis par la Convention Européenne des Droits de l'Homme...
Lorsque la Cour de Justice de l'Union Européenne a décidé que, dans toute l'Union européenne, la situation irrégulière d'un étranger dans un pays ne pouvait plus faire l'objet d’une condamnation pénale, la loi française qui prévoyait le contraire, n'a plus été appliquée lorsque la Cour de cassation a validé la décision de la Cour de Justice Européenne, il a donc fallu abroger la loi devenue inapplicable.
Le paradoxe c'est qu'au même moment (le 20 décembre 2023) le pacte européen des migrations ait été adopté par les Vingt-sept Etats-membres, avec l'accord des autorités françaises, en l'occurrence du président de la République lui-même, donc de l'exécutif qui, par ailleurs fait voter une loi qui sera subordonnée à ce pacte, mais oublie (comme les parlementaires) de le dire aux Français ! De fait, on ne résout pas les problèmes, on les aggrave ! C'est destructeur pour la démocratie parce qu'on joue la comédie, et que les électeurs sont en train de comprendre qu'on leur a menti, une fois de plus.
Ce pacte va entraîner la relocalisation forcée des migrants, avec, à la clef, 20 000 € d'amende par migrant refusé dans votre commune. Dans le cadre de la hiérarchie des normes, il s'imposera juridiquement à la loi française sur l'immigration.
Henri Guaino résume très bien la situation :
" il n'y a rien de pire pour la démocratie que cet engrenage juridique qui depuis des années conduit le politique à faire des promesses dont il sait par avance qu'elles ne seront pas tenues. Car ce que nous disons là, tout le monde le sait : le ministère de l'Intérieur le sait très bien. Il y a au ministère de l'Intérieur une Direction des Libertés Publiques dirigée par un conseiller d'État qui sait très bien ce qu'est l'état du droit… Alors le Sénat a ajouté des quelques dispositions sur le Code de la nationalité, sans vous dire que le Code de la nationalité ne se réforme pas à l'occasion d'une loi fourre-tout, comme celle-ci ".
Qui plus est, on ne réforme pas sur un tel sujet en utilisant comme véhicule législatif, une loi qui comporte un grand nombre de dispositions, et dont le sujet principal n'est pas la réforme de la nationalité.
Dans ce très médiocre théâtre politique, on a pris l’habitude, pour donner le change aux Français, de faire de grandes lois fourre-tout, dans lesquelles il y a un grand nombre de dispositions délibérément importantes de sorte que chaque groupe politique puisse jouer sa partition, faire étalage de marchandages et enfin voter ou pas sur des arguments largement repris dans les médias sans lesquels, ce cirque médiatique n’existerait pas.
En résumé, ce sont des lois d'affichage, et il n'y a rien de pire pour la démocratie que de prendre, depuis plusieurs années maintenant, les Français pour des c*ns décérébrés…
Si on voulait vraiment faire faire une loi pour réguler voire stopper l’immigration, il faudrait, d'abord, réformer la Constitution pour établir une forme de primauté de la loi nationale, en France, sur le droit international et le droit européen ;
Par son article 54, la Constitution préserve sa primauté dans l'ordre juridique interne : si le Conseil constitutionnel déclare "qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution", une révision de celle-ci doit précéder la ratification ou l'approbation dudit engagement international.
Dans le pitoyable spectacle auquel nous avons été soumis, il n’y avait pas pire façon de procéder, à la fois parce que tous les représentants politiques – députés, sénateurs, les élus locaux, départementaux – ont fait semblant de se scandaliser tout en sachant très bien que cette loi ne serait d’ailleurs jamais appliquée pour toutes les raisons précédemment exposées.
Ensuite, les parlementaires tenaient à éviter que leurs électeurs ne se rendent compte de leur insignifiance puisque notre souveraineté nationale a été transférée à la Commission européenne avec la complicité totale des politiques depuis 40 ans…
Mais nous n’en serions pas arrivés là si, au fond nous n’avions pas collectivement consenti à cette dérive : les élus qui ont menti sciemment pendant des décennies pour préserver leurs mandats et leurs avantages acquis ; une idiocratie au pouvoir depuis plus de 20 ans ; les Français qui, majoritairement, par paresse intellectuelle, inaptocratie, ont arrêté de réfléchir…
Enfin, aux conséquences globales de cette défaite de l’intelligence, il faut rajouter l’effondrement de l’école, l’idéologie du multiculturalisme, le culte des origines, le culte exacerbé de la différence… jusqu’à ce que toutes ces fractures nous sautent à la figure, et que cela se termine dans un bain de sang, parce que le peuple français dans son ensemble, aura arrêté d’être spectateur pour devenir acteur à son tour…
« Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre ». Albert Einstein
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Tags : loi, immigration, pacte, migrants, relocalisation, répartition, Europe, commedia delle'arte, tromperie, escroquerie intellectuelle
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