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Infiltrée par les services de renseignements étrangers, la France sous influence ?
Sylvain d'Aury
Etudiant en master de relations internationales et formé dans le domaine de l'intelligence économique, l'auteur s'intéresse tout particulièrement aux enjeux de puissances et aux jeux d'influence. Service de renseignement, guerre informationnelle, intelligence économique sont autant de domaines en plein essor et parfois négligés en France.
Quel est le rapport entre immigration et espionnage ?
Ouverte aux quatre vents, sans contrôle des frontières, avec une sécurité intérieure de plus en plus menacée par la délinquance, les services de renseignement semblent de plus en plus dépassés et les intérêts français tout autant.
Une forte concurrence internationale
Dans un contexte international mondialisé, en proie aux fortes concurrences économiques, technologiques, militaires et politiques, chaque pays tente de tirer son épingle du jeu. Dans la course à la puissance, chaque atout peut permettre de monter les marches qui mènent à l’hégémonie.
Alors que le monde est dominé par les États-Unis depuis la fin de l’URSS, les BRICS apportent leur contradiction à ce monde autrefois unipolaire. Si on ne peut pas parler de guerre ouverte, l’affrontement entre les grandes puissances se fait avant tout sous le manteau, via des services spéciaux et de renseignement.
Russie, Chine, Turquie, Israël, États-Unis, chaque puissance dans la course use de tous les moyens à disposition pour acquérir des avantages stratégiques de poids. Concrètement, ces offensives peuvent viser la prise de contrôle d’entreprises en territoire étranger pour en retirer les technologies, ou bien tenter de s’accaparer des données personnelles. De même, les services de renseignement peuvent aussi mener des opérations de déstabilisation ou bien de propagande pour atteindre leurs objectifs politiques.
A l’inverse, pour éviter de se faire espionner, les pays cibles cherchent avant tout à renforcer la maîtrise de leur propre territoire, de leur population, de leurs entreprises et de leurs technologies. C’est le cas de la Chine, d’Israël, de la Turquie qui n’hésitent pas à renforcer leur contrôle sur leur territoire et sur leur population pour ne surtout pas être victime d’opérations étrangères.
La France espionnée
A ce petit jeu, la France est actuellement mal positionnée.
Autrefois pleinement souveraine, elle maîtrisait ses frontières et comptait une population homogène, patriote et dévouée à l’intérêt général.
Aujourd’hui, la situation française est relativement inquiétante tant les offensives étrangères sont facilitées par l’absence de maîtrise de notre propre territoire et notre propre population.
On appelle continuum de sécurité, la coordination des différents services de sécurité en incluant tous les maillons de la chaine. Par exemple, pour lutter contre le terrorisme, il ne suffit pas de surveiller les potentiels terroristes, il faut d’abord des frontières et des lois qui permettent un contrôle rigoureux des entrées sur le territoire, ensuite des services de sécurité intérieure puis des services de renseignement. Il ne sert à rien d’avoir de très bons services de renseignement intérieurs si, d’un autre côté, on laisse entrer tout le monde sur le territoire.
De plus en plus d’acteurs en France interpellent les pouvoirs publics sur l’offensive des services de renseignement étrangers.
En pleine période de guerre, les Russes essaient évidemment d’influencer l’opinion publique française en leur faveur.
Après l’affaire Alstom, les Américains continuent d’acheter des entreprises et des technologies françaises stratégiques.
Les Turcs n’hésitent pas à s’appuyer sur les communautés turques en France pour financer le culte (musulman) et influencer l’opinion publique dans leur sens.
Très discrets, les Chinois usent non seulement de leur pouvoir d’investissement mais également de leurs étudiants qu’ils envoient en nombre dans nos universités. Si tous les étudiants ne sont pas des espions, tous les étudiants ramènent dans leur pays toutes les informations qui pourront être utiles à leurs services.
Azerbaïdjan, monarchies du Golfe, pays du Maghreb, et d’autres pays – de manière plus ou moins discrète – tentent d’acquérir en France et en Europe des atouts politiques soit via des financements, soit via leur diaspora.
La France est devenue une puissance sous influence.
Le communautarisme en France est donc, à deux titres, d’abord un problème de sécurité car il favorise souvent l’insécurité quotidienne mais il offre aussi un terreau fertile aux offensives étrangères.
Quelles solutions ?
Cette forte progression des intérêts étrangers s’explique avant tout par la faiblesse de la France dans les domaines régaliens : manque de moyens et d’effectifs dans la police et la gendarmerie, frontières poreuses, immigration incontrôlée, justice dépassée.
Pour remédier aux influences étrangères en France, les pouvoirs publics ont décidé depuis des années de financer les services de renseignement pour les aider à monter en puissance. Cependant, cela ne suffit pas. Comment peut-on surveiller des milliers d’étrangers sur notre territoire ? Comment être sûr qu’ils ne sont pas espions ? Ou terroristes ? Par ailleurs, comment peut-on lutter efficacement contre le terrorisme lorsque des mosquées en France continuent de diffuser leurs prêches dictés par leur pays d’origine
Ce constat dramatique nous montre à quel point il est important de reprendre la main sur nos outils régaliens. C’est un enjeu essentiel pour la vie quotidienne des Français et pour assurer au pays son rang dans le concert des nations.
Et dans cette course internationale, il n’y a pas de place pour les sentiments.
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Tags : liens, immigration, espionnage, enjeux économiques, concurrence internationale, puissance sous influence
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