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BUDGET 2025 - EN MARCHE POUR LA FAILLITE
Laissons de côté, pour l'instant, les discussions budgétaires qui n'ont pas très bien commencé avec le 1er examen réalisé en séance de la Commission des finances au cours duquel, nombre de députés ont été saisi d'un véritable et inquiétant delirium fiscal qui a abouti au dépôt d'amendements ubuesques. Nous y reviendrons dans quelques jours. En attendant, examinons les chiffres de la dette abyssale qui nous conduit tout droit à la faillite :
* Fin mars 2015, la dette de la France atteignait 97,5 % du PIB, puis, selon l'Insee, elle atteignait au troisième trimestre 2016 : 2160,4 milliards d'euros soit 97,6 % du PIB. Elle sera finalement de 99,3 % lorsque François Hollande quittera ses fonctions.
* Septembre 2017, la dette de la France en est arrivée à dépasser les 2200 milliards d'euros, autant que toute la richesse produite en un an par le pays !
* Passée de 2190 milliards fin 2016 à 3101 milliards fin 2023, sa hausse s'établit en réalité à 910 milliards d'euros sur la période, qui tient compte par ailleurs des quatre mois précédent l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron le 14 mai 2017.
* Son seul service (de la dette) coûte 40 milliards par an - c'est bien plus que le budget de la défense. Sans que le personnel politique et ses mandants (les citoyens) ne s’en inquiètent…
* Ainsi, la dette publique française a atteint pour la première fois début 2023 le cap symbolique des 3000 milliards d'euros pour atteindre en cette fin octobre, 3225 milliards d’euros !
Or, n'en déplaise aux responsables politiques, inconscients et tragiquement incompétents, ils restent co-responsables d’avoir cautionné, avec une grande lâcheté, le dépeçage méthodique de notre industrie, toutes les dérives budgétaires et financières des dirigeants de la France des 40 dernières années…
Dans n’importe quelle entreprise du secteur privé, ils auraient été licenciés depuis longtemps pour faute grave, faillite frauduleuse, abus de bien sociaux, détournements de fonds publics… et, traduits en justice…
Dans ce contexte, le projet de destitution du président prend tout son sens, comme la mise en examen des ministres et hauts fonctionnaires responsables de choix budgétaires et financiers douteux depuis ces 25 dernières années comme, par exemple : l’indexation de la dette sur l’inflation, il fallait y penser ! Et c’est un scandale dont personne ne parle.
En résumé : en France, on a au moins cet avantage d 'emprunter à taux fixe. Un état emprunte à taux fixe, et c 'est une sécurité parce qu 'on connaît à l'avance, le montant exact des remboursements. Mais, à Bercy, quelques crétins-malins ont eu l’idée d'émettre des obligations indexées sur l'inflation.
Alors pourquoi? Parce que ça apporte un service supplémentaire aux investisseurs. De plus, ces obligations sont moins chères et se vendent mieux que les obligations à taux fixes.
C’est un véritable cadeau pour les “investisseurs” qui touchent le jackpot lorsque l’inflation explose et que ça plombe durablement les comptes de la nation.
A titre d’exemple, pour l 'année 2022, les fluctuations de ces taux ont représenté une perte de 15 milliard d'euros pour l'Etat.
C 'est-à-dire que cela surpasse largement plus la prétendue économie due à la réforme des retraites, qui ne dépassera pas 10 milliards… à l 'horizon 2030. En bref, les seuls emprunts indexés sur l'inflation, ont détruit sur la seule année 2022, le benefice attendu, en 2030, de la réforme des retraites.
Qui sont les détenteurs de nos dettes ?
Dans un article publié le 8 août 2024, l’économiste Philippe Herlin, écrivait :
« La France ne communique pas sur les pays détenteurs de sa dette publique, contrairement aux États-Unis par exemple, qui publient les chiffres précis. On s’aperçoit d’ailleurs que la France, via ses banques et institutions financières, détient 283 milliards de dollars de dette fédérale américaine, ce qui n’est pas rien. Le ministère des finances affirme que cette information est publique, comme l’a encore récemment prétendu Bruno Le Maire. C'est faux. L’Agence France Trésor (AFT), la branche de Bercy chargée d’émettre et de gérer la dette de l’État, ne fournit pas de chiffres. Cette information est pourtant cruciale sur le plan géopolitique».
La question, qui se pose maintenant, est : la France peut-elle faire faillite ?
La réponse est oui. Il y a 227 ans de cela, le 30 septembre 1797, le Directoire décrétait la banqueroute dite des « deux tiers» mais qui, en réalité, fut presque totale pour les Français qui avaient eu le civisme de prêter à l'État.
Et ce sont les épargnants qui en ont payé le prix fort.
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Voici l’histoire (Toute ressemblance avec notre époque de déficits publics constants ne serait bien sûr que pure coïncidence) :
"Un déficit budgétaire hors de contrôle et une dette publique colossale avaient acculé à cette décision spoliatrice le pouvoir révolutionnaire, qui avait déjà dû enterrer la monnaie-papier en février de la même année.
Deux faillites en huit mois - monétaire et budgétaire - tel fut le prix de l'incapacité des révolutionnaires à dominer la question qui avait fait tomber l'Ancien Régime et qui les avait portés au pouvoir : l'état désespéré des finances du pays.
Il faudra attendre le coup d'État du 18 brumaire pour que Bonaparte, mêlant mesures d'urgence et réformes de structures, redonne à la France une fiscalité cohérente, crée une monnaie forte avec le franc germinal, promulgue le Code civil, rétablisse la paix religieuse avec le Concordat, etc.
La saga du papier-monnaie a commencé en décembre 1789 par la création des assignats, dans lesquels les révolutionnaires voyaient la panacée propre à régler les dettes de la monarchie, assurer les fins de mois de l'État tout en réduisant les impôts et, bientôt, financer la guerre à l'Europe.
L'idée, déjà expérimentée par la jeune république américaine, semblait riche de potentialités : gager une monnaie-papier sur des biens fonciers réalisables progressivement. En Amérique, il s'agissait des terres vierges - souvent prises aux Indiens - et, en France, des biens de l'Église et de la Couronne devenus «nationaux» et estimés alors à 2 milliards de livres (livres et francs étaient alors utilisés conjointement).
En bonne gestion, ces 2 milliards auraient dû constituer le plafond d'émission maximal. Mais les impôts rentrent mal, les dépenses de l'État gonflent et le financement par les assignats est trop aisé pour que les gouvernants se montrent raisonnables. La géniale trouvaille de 1789 se retourne contre elle à cause de sa facilité même. Les émissions s'accélèrent, à peine freinées, parfois, par le manque de papier ou de main-d'oeuvre pour... numéroter et signer les coupures. Plus de 45 milliards de francs d'assignats sont émis, provoquant ce que l'historien François Crouzet appelle «la première hyperinflation de l'époque moderne».
Les mendiants refusent les assignats
Les billets finissent par valoir moins cher que leur coût de fabrication. Les prix perdent toute signification, comme le montre la carte du restaurant Méot fin 1795 : un pâté, 800 francs; un brochet, 1200 francs; la brioche 300 francs et le «supplément de sel» 120 francs! Les mendiants les refusent et on voit à Paris un bourgeois transformer des coupures de 100 livres en «dazibaos» (ces affiches rédigées en Chine par un simple citoyen dans le but d'en faire un manifeste), les clouer au Palais-Royal et répondre aux policiers qui l'interpellent: «Ils ne valent plus qu'un sou. À ce prix là, je peux m'offrir ce plaisir.» En province, c'est pis encore: «Passé la porte de Sèvres, on ne trouve plus un verre d'eau contre du papier-monnaie.»
La désaffection de l'assignat est si générale que le pouvoir se résigne à le retirer de la circulation. Le 19 février 1796, les Parisiens assistent à un spectacle étonnant qui évoque les autodafés du Moyen Âge: planches, poinçons, matrices traversent Paris en procession avant d'être brisés, brûlés ou fondus place Vendôme.
Mais par quoi le remplacer, alors que l'or et l'argent se cachent et que les caisses publiques sont vides ? Par du papier-monnaie bien sûr ! L'assignat est mort ? Vive le mandat territorial ! Sa dépréciation est encore plus rapide que celle de l'assignat et, un an plus tard, le 4 février 1797, il est démonétisé à son tour. «Il est temps, déclare le Directoire, de se débarrasser de toutes ces broussailles de papier-monnaie qui embarrassent encore le terrain sur lequel nous marchons.»
Assignats puis mandats territoriaux, la faillite monétaire est complète. «Au total, a calculé l'historien de la finance Marcel Marion, 3000 francs en assignats qu'aurait possédés un ménage en 1791 et qui les aurait gardés se seraient transformés pour lui en 100 francs de mandats territoriaux en 1796 puis en 1 franc numéraire l'année suivante. Soit une dévaluation de 99,966% !» Il faudra attendre, si l'on peut dire, la république de Weimar et la crise du Reichsmark de 1923 pour connaître un désastre plus colossal encore.
Dans tout le pays, les débiteurs s'empressent de rembourser leurs dettes en monnaie de singe. Comme ce paysan de Bretagne qui règle son fermage de 1000 francs en vendant un seul cochon. Les grands gagnants sont les bourgeois et les propriétaires fonciers qui disposent de suffisamment d'assignats ou de mandats territoriaux pour acquérir à bon compte des biens nationaux.
Lorsqu'une monnaie cesse complètement d'être un étalon de valeur, le cœur du contrat social est ébranlé. Cette hyperinflation donne naissance à une société de parvenus avides de jouir des richesses rapidement acquises et dans laquelle les «Merveilleuses» et les «Incroyables» se distinguent par l'indécence et l'excentricité de leurs tenues.
Mais tout, même les plus belles fêtes, a une fin. La démonétisation du papier-monnaie fait passer la France de l'hyperinflation à une déflation sauvage qui fait place nette au numéraire et laisse l'État écrasé de déficits.
Un diamant pour régler les factures
Le Directoire recourt à des expédients plus ou moins douteux pour trouver de l'argent. Expédients tels que la mise en gage des bijoux de la Couronne, et surtout, les ponctions opérées sur les pays conquis, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et l'Italie que le jeune général Bonaparte met en coupe réglée au profit du Directoire et de… sa propre famille.
Mais ces mesures sont loin de suffire aux besoins de l'État et notamment à la charge de l'énorme dette publique de 250 millions de francs qui ne cesse de se gonfler.
En 1789, les révolutionnaires - qui appartenaient en grande partie, non au peuple mais à la bourgeoisie - avaient promis qu'ils assumeraient les dettes de la monarchie. Qu'on se rappelle la mise en garde de Mirabeau aux députés de la Constituante en septembre de la même année : « La banqueroute, la hideuse banqueroute est là: elle menace de vous consommer, vous, vos propriétés, votre honneur, et vous délibérez !»
Huit années plus tard, le Directoire décide de recourir à la «hideuse banqueroute», c'est-à-dire à la spoliation des épargnants. Même si le ministre des Finances Dominique Ramel préfère recourir à l'euphémisme «d'opération du tiers consolidé».
En fait, il s'agit bel et bien d'une «banqueroute des deux tiers» comme l'Histoire en a retenu le nom : la loi de 30 septembre 1797 réduit autoritairement la dette publique de 250 à 80 millions de francs et dépouille les rentiers des deux tiers de leurs économies, en ne «consolidant» que le troisième. Ce dernier est inscrit en rente perpétuelle au rendement de 3% sur le Grand Livre de la dette publique, la Caisse de retraite de l'époque.
Message adressé aux 368 000 rentiers que compte alors le pays : « Vous avez bien de la chance de sauver un tiers de vos économies ».
Quant aux deux autres tiers, la loi stipule qu'ils seront remboursés, mais dans des conditions qui réduisent fortement l'intérêt de l'opération pour les rentiers. Pas question de leur donner du bel et bon argent mais des « bons au porteur » qui, en théorie, peuvent être utilisés pour acheter des biens nationaux.
En théorie, parce les petits rentiers n'ont pas de quoi faire un achat de bien immobilier et parce que ces bons tardent à être distribués et que, un an plus tard, une nouvelle loi n'admet plus que la monnaie d'or et d'argent pour acquérir ces biens !
Résultat : ces bons au porteur se dévalorisent presque complètement. En 1800, ils se traitent à 1% de leur valeur ; bientôt ils seront échangés contre des rentes perpétuelles au quatre centièmes de leur valeur primitive.
La banqueroute est donc presque totale, à la grande satisfaction du gouvernement qui efface ainsi largement les dettes de la monarchie et de la Révolution : le Grand Livre de la dette publique est symboliquement détruit et remplacé par un nouveau.
Mais au grand désespoir et à la grande colère des épargnants, réduits à la misère. Un bulletin de police parisien rapporte : « C'est au plus haut degré que sont portés les gémissements des rentiers. Ils se plaignent de sentir toutes les atteintes de la détresse, même celles de la faim ».
Un autre met en garde le Directoire : « Une grande partie de la population de Paris se compose d'individus qui ont autrefois placé leurs fonds sur l'État, c'est-à-dire de rentiers. Ces gens, qui sont ruinés, forment un foyer de mécontentement dont l'influence s'étend dans toutes les familles ».
Ce sont ces mécontents qui, en novembre 1799, applaudiront au coup d'État du 18 brumaire et à la prise du pouvoir par Bonaparte, dont une des priorités sera de restaurer le crédit et la monnaie, en mettant en place la Banque de France puis en créant une monnaie forte.
Le franc germinal restera stable durant plus d'un siècle.
Mais pendant dix ans, les secousses de la Révolution, le dérapage des assignats, les guerres contre l'Europe des rois et aussi le démantèlement du système fiscal ont continué d'alimenter la machine à dettes.
Un banquier genevois écrivait à l'époque : « Le gouvernement français dévore chaque année une partie du capital de la République ; il mange la France comme un dissipateur mange son patrimoine ».
« Communiqué - Mobilisation générale - C'est maintenant ou jamais !26/10/24 - "ICI LONDRES - Les Patriotes Français parlent aux Patriotes Anglais" »
Tags : France, dette, faillite, budget 2025, co-responsabilité des dirigeants
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